Le 19 septembre dernier, M. Chahed reçoit une délégation de l’Utica.
L’organisation patronale se félicite des «nombreux indicateurs positifs» dans les dernières déclarations du chef du gouvernement Youssef Chahed.
Réagissant à l’entretien de M. Chahed avec la chaîne publique Wataniya 1, diffusé mercredi soir, dans laquelle il annonce les orientations et mesures que le gouvernement entend prendre au cours de la période à venir, en particulier dans les domaines économique et social, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a publié, vendredi, un communiqué dans lequel elle relève de «nombreux indicateurs positifs», et plus particulièrement, l’accent mis sur «la nécessité d’accélérer la réalisation des grands projets bloqués, notamment les projets d’infrastructure», ainsi que «son intention de lutter contre la corruption, la contrebande et le commerce parallèle, et sa volonté de mobiliser des fonds pour soutenir l’investissement dans les régions et pour la création de PME et la promotion du secteur de l’artisanat.»
«L’interview annonce aussi l’exemption des exportations des impôts, le lancement d’un programme national pour la création de 25.000 emplois pour les chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur, le lancement d’un programme de logements sociaux et la résolution des problèmes liés à la raréfaction de l’eau en Tunisie», note l’organisation patronale, qui se déclare prête «à discuter la proposition du chef du gouvernement relative à la contribution exceptionnelle des entreprises pour l’année 2017, en attendant de voir les détails de la proposition», tout en exprimant sa conviction que «la crise économique et financière que connaît le pays, pour être surmontée, exige des sacrifices partagés et un esprit de responsabilité de toutes les parties».
Cette contribution exceptionnelle doit, surtout, servir au développement régional et à la promotion de l’investissement et la création d’emplois, estime aussi l’Utica, qui craint, sans le dire expressément, que l’argent mobilisé de cette façon soit utilisé pour payer les salaires des fonctionnaires et les frais de fonctionnement de l’administration et des services publics.
Tout en mettant l’accent sur «la nécessité d’élargir la base des personnes physiques et morales assujetties à l’impôt et de ne pas se limiter à l’accroissement de la pression fiscale sur le secteur formel et structuré, et ce en luttant contre l’économie parallèle qui constitue aujourd’hui 50% de l’économie nationale et surtout en luttant contre les grands trafiquants qui ont ruiné l’économie nationale», l’Utica demande au gouvernement d’œuvrer pour l’intégration des jeunes employés dans le commerce parallèle dans l’économie formelle.
Par ailleurs, la centrale patronale se dit disposée à étudier l’initiative du chef du gouvernement relative à l’emploi de 25.000 parmi les diplômés universitaires et d’interagir en conséquence. Mais elle tient à souligner que «l’équilibre des finances publiques et la solution des problèmes financiers des entreprises publiques ne passe pas seulement par de nouveaux impôts sur les entreprises organisées mais surtout en consacrant la bonne gouvernance et la réalisation de la rentabilité et de la faisabilité économique de ces entreprises.» Traduire : il serait injuste de faire payer au secteur privé créateur de richesses et d’emplois la facture de la mauvaise gouvernance du secteur public et sa conséquence : le creusement des déficits.
Tout en attirant l’attention du gouvernement sur «la nécessité de se pencher en urgence sur la détérioration de la valeur du dinar tunisien, qui a causé de graves dommages aux entreprises économiques et accru les difficultés qu’elles rencontrent», l’Utica souligne, dans son communiqué, «la nécessité d’éviter tout ce qui pourrait accroître les charges des entreprises économiques organisées et affecter négativement leur compétitivité, en particulier à la lumière des informations diffusées et concernant certaines dispositions du projet de la loi de finances de 2017».
La centrale patronale appelle, dans ce contexte, le gouvernement à poursuivre les consultations avec ses structures en charge des secteurs qui seront affectés par ces dispositions.
I. B.
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