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Marins égyptiens arrêtés à Sfax pour pêche illicite

Port-de-Sfax

Port de Sfax.

Depuis vendredi, 16 marins-pêcheurs égyptiens sont détenus par les autorités portuaires de Sfax pour pêche clandestine en eaux tunisiennes.

C’est ce qu’a rapporté, samedi, le site anglophone égyptien ‘The Daily News’ (‘DN’), qui indique que l’ambassadeur égyptien en Tunisie, Nabil Habachi, en poste à Tunis depuis près d’un mois, s’est empressé d’intervenir et qu’il multiplie les efforts afin d’obtenir la libération de ces concitoyens.

Dans une déclaration au ‘‘DN’’, le diplomate égyptien a reconnu que «les pêcheurs égyptiens ont manifestement ignoré les sommations d’usage des gardes-côtes tunisiens les avertissant de leur intrusion en eaux territoriales tunisiennes. Tout normalement, donc, leur arrestation s’en est suivie.»

‘‘DN’’ rappelle que, ces dernières années, plusieurs incidents similaires impliquant des dizaines de pêcheurs égyptiens, pour les mêmes infractions en eaux tunisiennes, mais également libyennes, yéménites et soudanaises, ont eu lieu. Le site explique que «la persistance et la recrudescence de ce phénomène de la pêche illicite sont surtout la conséquence de la dégradation de l’état des ressources de la mer en Egypte.»

Pour Ahmed Nassar, délégué syndical des pêcheurs de Kafr El-Cheikh, dans le nord du pays, «il s’agit là d’un grave problème d’autosuffisance qui n’est plus assurée dans notre pays. C’est ce qui pousse ces pêcheurs à prendre les risques qu’ils prennent et à commettre ces infractions. Tout notre système doit être revu et toute notre politique de développement dans les zones côtières égyptiennes doit être réformée de fond en comble…»

Les 16 marins-pêcheurs égyptiens, retenus à Sfax, seront finalement remis en liberté et pourront regagner leur pays. Ils écoperont, au passage, d’une amende et leur dossier sera clos… Cependant, d’autres pêcheurs, ou ces pêcheurs eux-mêmes, tenteront leur chance de nouveau et braveront le danger de se faire arrêter en flagrant délit.

Selon une étude conduite, début août dernier, par le Centre égyptien pour les droits sociaux et économiques (ECESR, en anglais), 90% des habitants du village d’Al-Max, dans la banlieue ouest d’Alexandrie, vivent de l’activité de la pêche. Et c’est précisément dans cette région de l’Egypte où la pollution industrielle – c’est-à-dire les déchets déversés par les usines dans les canaux et cours d’eau alentours – est en train de causer les plus graves dégâts environnementaux.

Bien évidemment, les populations d’Al-Max et des autres régions égyptiennes ainsi affectées se trouveraient toujours obligées d’aller pêcher ailleurs.

Marwan Chahla

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