Le sergent Ghozlani à l’entraînement avec l’un de ses collègues.
Selon l’un de ses collègues, le sergent Saad Ghozlani savait qu’il était dans le viseur des groupes terroristes et il en parlé à ses chefs dans l’armée de l’air.
Le sergent Ghozlani été tué hier par balles, devant les membres de sa famille, dans la maison paternelle, à Douar Khraifia, au flanc du mont Mghila, délégation de Sbiba, gouvernorat de Kasserine, par un groupe terroriste d’une quinzaine de personnes.
Selon son collègue, il savait qu’il était visé par les groupes terroristes déployés dans cette zone montagneuse située à la frontière tuniso-algérienne. Et il lui en parlé dans une discussion sur Facebook, quelque temps avant sa mort. Et il a parlé de ces menaces à ses chefs hiérarchiques.
Nous reproduisons ci-dessous la traduction de cet échange :
Ghozlani : Bonjour, ça va ?
Son ami : ça va, et toi ?
Ghozlani : Des terroristes sont venus me chercher chez mes parents.
Son ami : Pas vrai, tu rigoles.
Ghozlani : Je te jure; ça c’est passé il y a de cela une semaine.
Son ami : Qu’ont-ils fait ?
Ghozlani : Ils ne m’ont pas trouvé. Ils sont restés un peu puis sont partis.
Son ami : Bon, appelle-moi.
Ghozlani : Je t’appellerai demain. Je n’ai plus d’argent dans mon téléphone. C’est des chiens.
Son ami : Ils sont pires que des chiens.
Ghozlani : Je ne peux plus aller chez moi. Si je rentrais, ils pourraient m’intercepter. Et j’entraînerais dans mon sillage ma mère et mes frères. Ils les égorgeront à cause de moi.
Son ami : C’est bizarre.
Ghozlani : C’est, en effet, très bizarre.
Son ami : Ouvre bien les yeux.
(Fin de la discussion).
Donnez votre avis