La crise actuelle en Tunisie menace la transition démocratique et il est du devoir du président de la république d’appeler à des législatives anticipées.
C’est ce qu’a déclaré le député Ahmed Seddik, lors de l’émission ‘‘Midi Show’’ sur Mosaïque FM, lundi 15 mai 2017, tout en relativisant la signification du taux de croissance de 2,1 % enregistré lors du premier trimestre de 2017, chiffre annoncé le même jour par l’Institut national de la statistique (INS). C’est dans la stabilité et la continuité que ce chiffre aura sa pleine signification, a expliqué le président du bloc parlementaire du Front populaire (FP), tout en faisant part, dans ce contexte, de son étonnement quant aux déclarations officielles relatives à la baisse du taux de chômage, faisant allusion notamment à la déclaration faite, lundi, par le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, affirmant que la croissance enregistrée depuis le début de l’année a permis la création de 15.000 emplois.
Cette baisse du taux de chômage ne s’est pas fait sentir dans la réalité, a répliqué M. Seddik.
Critiquant ensuite le contrat de la dignité («Al-Karama»), l’une des solutions envisagées par le gouvernement d’union nationale pour réduire le chômage, notamment celui des jeunes diplômés universitaires, Ahmed Seddik a noté que la réussite de ce programme est tributaire de l’adhésion des entreprises qui, selon lui, n’ont pas montré un enthousiasme particulier pour y participer, ajoutant que, dans certaines régions, il n’y a même pas d’entreprises pouvant être sollicitées pour engager des jeunes chômeurs.
Revenant sur le discours au peuple fait la semaine dernière par le président de la république, M. Seddik a réitéré la position déjà annoncée par le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami, en dénonçant le «ton menaçant» du président Béji Caïd Essebsi, à travers ce qu’il a décrit comme «militarisation» de la crise, par allusion à la décision d’assurer la protection des ressources nationales, notamment les sites de production pétrolière, gazière et de phosphate, par les unités de l’armée.
Le président du bloc parlementaire du FP a, d’autre part, fait remarquer le manque de cohésion de la coalition gouvernementale, dont certaines composantes travaillent ouvertement contre le gouvernement de Youssef Chahed et visent à le renverser, dénonçant ainsi l’absence de solidarité de la part de la plupart des partis associés au pacte de Carthage avec le gouvernement supposé les représenter.
A. K.
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