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Des épreuves du baccalauréat … vendues à 40 dinars

La session principale du baccalauréat 2017 a été émaillée par des opérations de triche, toujours aussi organisées et sophistiquées. La justice s’en est même mêlée…

Par Hassen Mzoughi

Les premiers jours de l’examen du baccalauréat, les responsables du ministère de l’Education se sont relayés dans les médias pour démentir l’existence d’opérations de triche et de fuite des sujets sur les réseaux sociaux. Les faits relevés par la police et la justice n’ont pas tardé à les démentir : les systèmes électroniques anti-triche, qui ont coûté de l’argent à la communauté nationale, se sont même révélés inefficaces.

Elèves et professeurs unis dans la triche

Six prévenus ont été présentés au juge d’instruction près du tribunal de 1ère instance de Gafsa, dont 3 en état d’arrestation, pour avoir triché à l’examen du baccalauréat.

Selon Ali Barhoumi, 1er assistant du ministère public, cité par ‘‘Assabahnews’’, les 6 tricheurs se partageaient les rôles. Des candidats récupéraient les épreuves scientifiques et les transmettaient à un groupe de correcteurs contre 40 dinars.
Ce groupe formé de professeurs retransmettaient les corrections via les smartphones, a indiqué M. Barhoumi, ajoutant que les accusés sont liés par des liens de parenté.

Des «gangs» spécialisés ont été créés pour faire fuiter les sujets. L’un de ces gangs a été démantelé à Jendouba, dans la nuit du vendredi 9 juin 2017, par les unités de la garde nationale. Le groupe était composé de 5 personnes : une jeune femme, 3 jeunes hommes et le propriétaire d’un cybercafé. Ils sont impliqués dans la diffusion sur les réseaux sociaux des sujets des épreuves de mathématiques, d’économie et de gestion.

La fraude électronique a encore de beaux jours devant elle

Le site ‘‘Tunisie Haut Débit’’ a indiqué que malgré le brouillage des réseaux mobiles (voix/3G/4G), de nombreux élèves sont parvenus à accéder à internet.

Sur des groupes Facebook tels que «Jme3it Bac Eco», plusieurs élèves ont procédé à la publication de leurs épreuves durant les examens tandis que d’autres ont posté les brouillons de leur copies où les solutions des épreuves étaient visibles. Une solidarité dans la triche, organisée en temps réel, qui met KO les systèmes pensés par le ministère de l’Education pour endiguer le phénomène.

Dans certains groupes du réseau social, des intervenants qui sont, de toute évidence, Bac plus, proposent leurs services et viennent en aide aux tricheurs. Une situation qui met encore une fois en évidence, l’incapacité du ministère à organiser une cession de baccalauréat sans triche.

 

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