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Championnat arabe des clubs : Amateurisme sur toute la ligne

 

Le 1er tour bouclé, place aux demi-finales qui opposeront Espérance de Tunis-FUS Rabat d’une part et Al Ahly-Al Fayçali de l’autre. Deux oppositions sorties du tirage au sort.

Par Hassen Mzoughi

En fait la désignation des demi-finales par tirage au sort dirigé est contraire aux règlements sportifs du championnat arabe de football établis et remis aux clubs avant le coup d’envoi de la compétition. Elle n’a pas manqué de soulever un tollé.

Imprévisible, comme elle l’a toujours été, l’Union arabe de football a tout simplement modifié les règlements au milieu de la compétition ce qui constitue une entorse grave à l’équité.

Pourquoi ce changement de tirage intégral à tirage dirigé qui n’a, du reste, aucune signification?

D’abord, on ne change pas des règlements techniques en cours de compétition !!

Il est évident que ces modifications introduites en dépit du bon sens sont plutôt d’ordre commercial et rien d’autre.

Une affaire de sponsor

Le format adopté en dernière minute, sans consulter les clubs, ressemble beaucoup à un tirage dirigé et il n’avait qu’un seul but : éviter un face à face Espérance sportive de Tunis-Al Ahly du Caire au stade des demi finales.

Certains iront jusqu’à dire que les organisateurs se souciaient de «favoriser» l’arrivée d’Al Ahly jusqu’en finale. Possible !

Quand on sait que le principal sponsor de ce championnat arabe (la chaîne TV Sela sport qui a pris le relais d’ART) est lui-même premier sponsor du club égyptien…

Autre défaillance réglementaire, la répartition des clubs en trois groupes au lieu de la formule adéquate des quatre groupes.

A ce propos l’UAF aurait du faire preuve de souplesse et accepter (sans se référer au classement Fifa) des pays comme Oman, la Libye ou la Syrie en phase finale au lieu d’obliger leurs clubs, généralement de bon niveau, à disputer des phases éliminatoires. Cette façon de procéder aurait permis d’éviter cette formule bâtarde de trois groupes adoptée pour cette édition 2017.

Les règlements sont d’autre part muets sur le nombre de joueurs par liste engagée.

On a piétiné le règlement pour éviter une confrontation Espérance – Al-Ahly en demi-finale.  

Tout ceci pour dire que cette compétition pompeusement appelée tournoi des champions n’a en fait qu’une valeur amicale, et ne se réfère à aucun règlement international. Elle ne s’appuie guère sur un socle réglementaire digne du nom.

D’ailleurs, historiquement, elle a constamment changé et de nom et de formule (coupe arabe des clubs champions, tournoi prince Fayçal Bin Fahd, ligue des champions arabes, Coupe UAFA et enfin championnat arabe des clubs).

La fermeté justifiée de la Fifa

Raison pour laquelle la Fifa n’a jamais accepté de reconnaître cette épreuve comme étant une compétition à valeur sportive et technique certaine. Sans oublier la position ferme de la Fifa contre toute interférence politique (et religieuse) dans le football.

Relancé cette saison avec une dotation financière astronomique, après une interruption de quatre années pour absence de financement et un problème de calendrier, le championnat arabe des clubs fait un retour raté.

Ce retour, l’émir Turki Ben Khaled, le voulait retentissant avec une prime pour le vainqueur de 2,4 millions d’euros (6,8 millions de dinars tunisiens environ). Mais qui s’avère un flop… parce que l’amateurisme reste omniprésent !!!

Il ne suffit pas de mettre un pactole beaucoup plus important que celui offert par la Confédération africaine de football (1,4 millions de dollars; 4 millions de dinars) juste pour plaire à la galerie. Il faut d’abord mettre en place une bonne organisation.

Certes cette compétition arabe est de loin plus lucrative mais son niveau est moins relevé et organisée que la Ligue des champions d’Afrique.

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