Le Cercle Kheireddine organise une conférence de Kamel Rekik sur «Les défis du mix énergétique en Tunisie», le samedi 10 février 2018, à 9h, l’hôtel Maison Blanche, à Tunis.
Depuis 2000, la Tunisie est rentrée dans un cycle déficitaire en énergie, provoqué par un déséquilibre croissant entre une demande en énergie en augmentation et une production nationale en déclin.
Ces dernières années, ce déséquilibre s’est accentué, avec des ressources d’énergie primaire en recul de près de 6% par an (chutant de 7,8 Mtep en 2010 à 5,4 Mtep en 2016), et des besoins en énergie primaire qui ont crû de plus de 2% par an (passant de 8,3 Mtep en 2010 à 9,2 Mtep en 2015).
Divers facteurs ont contribué à ce déséquilibre dont le déclin naturel des réserves, le ralentissement des activités de prospection et de recherche et la baisse de la redevance algérienne du gaz naturel.
Pour combler ce déficit, la Tunisie n’a d’autre choix que d’accroître ses importations en énergie de produits raffinés du pétrole et de gaz naturel, grevant ainsi la balance commerciale des échanges avec l’extérieur de plus de 30% en 2016.
Cette dépendance à l’importation fragilise d’autre part un acquis social implicite sur une politique des prix intérieurs de l’énergie, découplée de l’évolution des prix du baril de pétrole à l’international.
Par conséquent, la pression sur les comptes publics est de plus en plus forte, le poids des subventions culminant à 7% du PIB en 2014 contre 3% en 2010.
Par ailleurs, le gaz naturel occupe une place importante dans le paysage énergétique tunisien, représentant 54% de la consommation d’énergie primaire en 2011 bénéficiant de sa synergie avec le secteur électrique, dont plus de 95% de la production provient du gaz naturel.
Qui plus est, environ de la moitié de cette production (47% en 2015) est dépendante d’un seul fournisseur, la société algérienne Sonatrach.
Le système énergétique du pays se trouve donc confronté à des défis majeurs :
• un défi stratégique, lié à la nécessaire sécurisation et diversification de ses approvisionnements;
• un défi économique, lié aux réformes urgentes en matières de politique des prix et de subvention, compte tenu du poids du déficit énergétique sur la balance commerciale et des subventions énergétiques dans la facture globale, de gouvernance et transparence, et de régulation du secteur, compte tenu d’une nécessaire ouverture au secteur privé;
• un défi sociétal et environnemental, lié à une impérative maîtrise de la demande et une plus grande intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Le conférencier, Kamel Rekik est consultant indépendant dans le domaine de l’énergie. Il est diplômé de l’École Polytechnique (1961-1963) et de l’École des Mines de Paris (1963-1965). Il a été également élève de Sciences Po Paris (1963-1965). Après avoir entamé sa carrière à la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg), il a été chargé de mission auprès du ministre de l’Économie (1980-1984) et a notamment dirigé la Société tunisienne du gazoduc trans-tunisien (Sotugat) et la Société de service du gazoduc transtunisien (Sergaz).
Source : communiqué.
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