Lilia Ben Achour
Le comité directeur et artistique du Festival international du film amateur de Kelibia (Fifak) a donné une conférence de presse, le mercredi 1er août 2018 à la salle Le Rio, pour dévoiler le programme et les invités de la 33e édition qui aura lieu du 12 au 18 août au Théâtre plein air de la maison de culture de la ville de Kelibia.
Par Fawz Ben Ali
Le Fifak, un rendez-vous cinématographique estival phare qui attire chaque année non seulement les habitants de la ville de Kelibia mais compte aussi un grand nombre de festivaliers fidèles qui viennent de tout le pays pour profiter du 7e art et de la plage et ce, depuis sa création en 1964, avant même les Journées cinématographiques de Carthage (JCC).
Un soutien national pour un festival international
Toujours sous l’égide de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA), le festival ne cesse d’évoluer tout en préservant son identité, à savoir défendre les valeurs de citoyenneté et promouvoir un cinéma d’engagement et de résistance. Ce que le directeur du festival Aymen Jlili a tenu à rappeler en présentant les lignes directrices de cette édition.
Affiche de la 33e session.
Le budget du festival s’élève cette année à 160.000 DT et bénéficie du soutien de plusieurs ministères, institutions et sponsor, «exclusivement nationaux», précise le directeur du festival. D’abord le ministère des affaires culturelles avec 80.000 DT en plus de différents services et matériels audio-visuels, précise Aymen Jlili. On compte aussi le soutien du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), de la municipalité de la ville de Kelibia, de la STB (30.000 DT), de Tunisair, de l’Office national du tourisme tunisien (ONTT), l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC)…
La Palestine, toujours là
Comme toujours, le festival donne une place privilégié à la Palestine dans sa programmation, et il faut dire que cette édition lui rend un bel hommage, d’abord avec le film d’ouverture ‘‘Wajib’’ en présence de sa réalisatrice palestinienne Anne-Marie Jacir. Le film sera projeté pour la première fois en Tunisie après avoir été primé dans plusieurs festivals internationaux. La troupe de la radio et télévision de Palestine Jafra sera aussi présente avec un concert de rue devant la maison de culture de Kélibia le mardi 14 août.
De gauche à droite Mohamed Lagrem (trésorier), Aymen Jlili (directeur) et Majdi Kaanich (coordinateur).
Au programme également des soirées «Spécial Palestine» pour rendre hommage au cinéma palestinien à travers la projection des deux films ‘‘Gaza – n’est pas bon pour la projection’’ d’Abdesallem Askar et ‘‘Le perroquet’’ de Darrine Sallem et Amjed Alrachid.
Le cinéma d’ici et d’ailleurs
Lilia Ben Achour, chargée de la programmation, a présenté les 4 catégories de la compétition officielles : compétition nationale (19 films tunisiens), compétition internationale (60 films de 28 pays), compétition des scénarios et compétition des photographies.
Le jury de la compétition internationale sera composé de la chanteuse libanaise engagée Oumaima El Khalil, de l’acteur tunisien Ahmed El Hafiane, de la cinéaste et productrice française Claude Ibrahimoff, de l’actrice ivoirienne Naky Sy Savané et du cinéaste italien Eugenio Cappuccio.
Le jury de la compétition nationale sera composé de l’actrice Souhir Ben Amara, le musicien et compositeur Rabii Zammouri, la cinéaste marocaine Bouchra Ijork et le cinéaste et producteur Lassaad Oueslati.
Interrogé sur le choix de programmer le film ‘‘Wajib’’ dans un festival de cinéma amateur, Aymen Jlili a répondu que le festival se présente comme une occasion inédite pour que les étudiants de cinéma et autres amateurs du 7e art puissent côtoyer de près les professionnels du domaine, notamment ceux qui sont passés par là à leurs débuts, d’ailleurs, cette année, on prévoit deux sections parallèles «Ils ont commencé Fifak» et «Ils ont honoré le Fifak» pour retracer le parcours des cinéastes qui avaient présenté leurs premiers films à ce festival, comme la cinéaste marocaine Bouchra Ijork, qui revient 13 ans après avoir remporté le grand prix de l’édition 2005 avec son film ‘‘Karawane’’.
Lilia Ben Achour.
Le cinéaste et directeur artistique de la Cinémathèque tunisienne Hichem Ben Ammar était également présent pour annoncer un nouveau partenariat entre le festival et la cinémathèque qui consiste à numériser et préserver les films qui ont marqué l’histoire du Fifak pour qu’ils fassent partie de l’archive cinématographique nationale et servir de support notamment aux étudiants de cinéma. Hichem Ben Ammar révélera également lors du festival les prochains cycles de projections de la cinémathèque qui reprendra prochainement ses activités.
Cette nouvelle édition sera aussi riche de plusieurs rencontres, débats, ateliers, colloques et concerts, toujours dans l’optique de valoriser l’échange entre les différentes générations et les différentes cultures, dans une ambiance conviviale et festive propre au Fifak.
31e Fifak : Les cinéastes amateurs se donnent rendez-vous à Kélibia
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