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La piscine olympique de Sousse tombera-t-elle à l’eau ?

Le projet de piscine olympique de Sousse, qui a démarré sous les meilleurs auspices, fait face à des obstacles mis sur sa route par certaines parties concernées aux plans régional et national.

Par Slaheddine Ben Ahmed *

Malgré les multiples entraves, foncières, techniques et dernièrement budgétaires, la municipalité de Sousse a su, avec l’aide d’hommes de bonne volonté, surpasser les difficultés inhérentes à l’accomplissement de ce rêve de toute une région : l’édification de la première piscine répondant aux normes olympiques.

Outre un bassin de 50 mètres de long, l’infrastructure sportive comprend un bassin d’apprentissage, un gradin de 400 visiteurs, une salle de musculation et des espaces d’accueil, l’ensemble étant conçu comme un édifice ouvert sur son environnement social et un cadre pour des rencontres citoyennes.

Tout a pourtant bien commencé

C’est un projet structurant pour la région du Sahel puisqu’il permettra, dans un futur proche, la tenue d’événements sportifs d’envergure internationale, en synergie avec les installations déjà existantes au sein du complexe sportif de la région.

Nous partions sur une note plus que positive : le budget a été arrêté suite à l’appel d’offres et l’ouverture des plis, le 30 novembre 2017 pour la somme de 13,365 millions de dinars tunisiens (MDT). Et à la date du 12 juin 2018, le projet a été approuvé par la Commission supérieure des marchés publics à Tunis.

Cependant, l’entrée en application de cette approbation irrévocable se heurte, aujourd’hui, à l’article 6 du décret 967 de l’année 2017, qui stipule que pour des budgets supérieurs à 7 MDT, la réalisation des projets incombe désormais au ministère de l’Equipement. Sauf que, pour la Piscine olympique du grand Sahel, les procédures y afférentes ont été entérinées avant l’entrée en vigueur du décret précité. L’imbroglio administratif ne devrait donc pas avoir d’incidences sur le projet.

Ainsi, la municipalité a envoyé une correspondance au ministère de l’Equipement, daté du 22 juin 2018, afin de rappeler la chronologie de cette approbation. Par ailleurs, et dans une démarche constructive, des alternatives ont été proposées pour débloquer la situation administrative et entamer les travaux.

Bonjour les obstacles  !

Or, nous venons d’apprendre que la correspondance n’est jamais arrivée à bon port (envoyée depuis maintenant un mois et demi) et entre-temps les coûts d’exécution du projet ne cessent d’augmenter du fait de l’inexorable dégradation des cours de change du dinar avec un impact directement répercuté sur le prix des matériaux de construction.

L’inertie dans laquelle le projet de la piscine est en train de se noyer incombe malheureusement à un manque de discernement de l’une des parties concernées qui s’évertue à lier la destinée d’un projet municipal, budgétisé et approuvé, à celle de l’extension du stade de Sousse qui, soit dit en passant, a été promis et approuvé par le président de la République lors de sa visite dans la région en février 2018 (et dont le budget est, quant à lui, ministériel).

J’espère que ces explications détaillées ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd et qu’avec un minimum de discernement, les parties ne maîtrisant pas la teneur du projet évitent de s’ingérer dans sa réalisation au risque de retarder sa mise en route.

* Acteur de la société civile, ancien membre de la délégation spéciale de la municipalité de Sousse.

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