En attendant d’en savoir plus et d’en voir le cœur net sur les résultats des analyses effectuées sur les deux enfants d’une même famille admis à l’hôpital de Métlaoui puis de Gafsa et suspectés d’être atteints par la bactérie du choléra, des précautions doivent être prises par les autorités.
Par Hassen Mzoughi
Ces précautions ne sont pas seulement d’ordre sanitaire. Il y a un aspect important, qui est celui de l’information et de la communication, afin d’éviter les situations de psychose et de panique, d’autant que l’apparition de plusieurs dizaines de cas de choléra dans l’Algérie, rendent les populations des zones frontalières avec ce pays, comme Métlaoui, susceptibles d’être contaminées, ne fut-ce que par les eaux des oueds.
Certes des mesures sont prises, à cet égard, et les contrôles des eaux des oueds ont été renforcés ces deux dernières semaines. Mais cela n’est pas suffisant quand on sait l’intensité de la circulation des citoyens des deux pays dans les deux sens.
Une bonne communication est nécessaire
En attendant d’en savoir plus et bien à propos de ces deux cas, qui seraient d’une gravité majeure s’ils s’avéraient être des cas de choléra, les autorités compétentes sont vivement appelées à dire la vérité, toute la vérité. Il n’est pas inutile de rappeler une règle sacro sainte : la bonne communication est exigée pour lever toute équivoque. Une mauvaise communication du ministère de la Santé ou autres services concernés, ou encore une attitude attentiste aboutira au doute, à la propagation de la rumeur, à la spéculation et à la confusion.
La panique pourrait perturber les activités socio-économiques, l’administration, l’éducation, les services de la santé dans la mesure où les moyens disponibles seraient insuffisants en cas de propagation.
Le 27 août dernier, le directeur de l’hygiène du milieu et de la protection de l’environnement au ministère de la Santé, Mohamed Rabhi n’a pas occulté «la possibilité d’apparition du choléra Tunisie». Il a déclaré à Jawhara FM que l’apparition de l’épidémie du choléra en Algérie «concerne également la Tunisie, un pays frontalier».
Un seul individu pourrait contaminer une centaine de personnes.
Mohamed Rabhi a notamment précisé que le ministère est dans l’obligation d’informer l’opinion publique au cas où un citoyen serait touché par la maladie, afin d’observer les précautions nécessaires, sachant que cette maladie se propage rapidement.
Un programme de prévention spécifique a été mis en œuvre dans les régions frontalières, a aussi indiqué le responsable, précisant que dans le cadre ce programme, des mesures ont été prises pour le contrôle de l’eau.
Le milieu médical, quant à lui, est traumatisé à la perspective d’une éventuelle arrivée de la maladie dans nos contrées. Il faut prendre les choses au sérieux, disent-ils, étant donné que l’Algérie est un pays frontalier avec la Tunisie.
Parlant à ‘‘Réalités’’, le 25 août dernier, Dr Fethi Bettaieb ne cache pas sa peur. Tout en appelant à renforcer les mesures de sécurité et celles de l’hygiène, il met en garde contre la prolifération de cette maladie en Tunisie, qui sera catastrophique. Un seul individu contaminé pourrait transmettre la bactérie à une centaine d’autres.
C’est donc une maladie qui nécessite beaucoup d’investissements. Les patients en présentant les symptômes doivent passer systématiquement par les services de réanimation. Mais il faut avouer que «ces services dans nos hôpitaux publics ne sont même pas à même d’accueillir les victimes des accidents de la route», a-t-il alerté. Donc, vigilance et mobilisation !
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