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Mnihla : Constructions illégales avec la «bénédiction» des autorités locales

Des habitants de la cité El-Faouz, à Mnihla, gouvernorat de l’Ariana, dénoncent des constructions illégales sur un terrain, dont le propriétaire est un dirigeant de l’Utica et n’expliquent pas le silence des autorités locales, pourtant alertées à maintes reprises.

Un des plaignants, qui a préféré garder l’anonymat parce qu’il a été insulté et menacé pour avoir dénoncé ces constructions illégales, a indiqué à Kapitalis que le propriétaire du terrain, situé entre les rues Fayrouz et Abdelhalim Hafedh, a d’abord construit une boulangerie puis une salle de sport dans cette résidence d’habitation.

Il explique que la salle cause une nuisance sonore dans la journée mais aussi en soirée et que celle-ci n’est pas aménagée à cet effet et représente un vrai danger, d’autant qu’on y a construit une piscine… au premier étage.

Mais ce n’est pas tout, le propriétaire construit actuellement un salon de thé et les habitants s’y sont opposés et s’en sont plaints auprès de la mairie de Mnihla, par courrier signé appelant à stopper les travaux, contraires au cahier des charges, mais sans résultat.

Décidé à ne pas laisser ces abus se poursuivre, les habitants se sont adressés au gouvernorat de l’Ariana, par le dépôt d’une opposition, la semaine dernière.

«A ma grande surprise, en rentrant le soir même, j’ai été interpellé par le futur gérant du café qui m’a reproché d’avoir alerté les autorités, avant de me menacer en me couvrant d’insultes. Comment et pourquoi a-t-on révélé l’identité des plaignants», s’interroge notre interlocuteur, pensant qu’il y a ici une affaire de corruption et qui compte alerter, aujourd’hui, l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (Inlucc).

«Pour ouvrir un café, il faut obéir à un cahier de charges : on est dans un quartier d’habitation et si les habitants s’y opposent, il est interdit d’ouvrir ce café, sauf si le local est situé dans un espace commercial, or il est situé sur un terrain ayant une vocation de corps de métiers de mains d’œuvres  comme: boulanger, coiffeur, couturier, cordonnier et autres», explique le plaignant, avant de conclure : «On se demander à quoi servent les cahiers de charges s’ils ne sont pas respectés». Et si un responsable dans une organisation nationale peut se permettre d’outrepasser la loi, que feraient donc des ministres, des secrétaires d’Etat ou des députés ? Va-t-on laisser cette gangrène de la corruption administrative détruire le pays ?

Y. N.

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