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Affaires Belaïd et Brahmi : Mohamed Ben Salem tente d’innocenter Ennahdha

Mohamed Ben Salem ne serait pas surpris si des services de renseignements étrangers étaient derrière les assassinats politiques de Mohamed Brahmi et de Chokri Belaïd, en février et juillet 2013.

Visiblement soucieux d’écarter toute responsabilité du mouvement islamiste Ennahdha dans ces deux assassinats, ce dont l’accusent beaucoup de parties, notamment le comité de défense des deux dirigeants de gauche assassinés, le député Ennahdha et ancien ministre de l’Agriculture, a cru devoir avertir qu’il pourrait y avoir d’autres assassinats politiques, et ce en raison de la présence des services de renseignements étrangers en Tunisie, a-t-il déclaré lors de son passage à Diwan FM, mercredi 3 octobre 2018.

Selon lui, ces services, qu’il n’a pas nommés, veulent profiter du climat de tension et d’instabilité en Tunisie pour y provoquer des désordres.

«Tous le monde pourrait être visé (…) Notre pays est petit et on ne doit pas être surpris si des assassinats politiques étaient commis. Je ne serais personnellement étonné pas d’apprendre un jour que ce sont les services de renseignements étrangers qui sont derrière les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Beaucoup ne veulent pas qu’il y ait une démocratie dans ce pays», a déclaré M. Ben Salem, trop évasif et trop vague pour être crédible.

On remarquera au passage que, dans leurs réponses aux accusations des membres des comités de défense de Belaïd et Brahmi, fournissant des preuves indiquant la proximité de la plupart des dirigeants d’Ennahdha avec les parties impliquées dans les deux assassinats, notamment le sieur Mustapha Ben Khedher, ancien collaborateur de Ali Larayedh, ancien ministre de l’Intérieur et ancien chef du gouvernement, qui a été cité dans les enquêtes judiciaires sur ces assassinats.

Les dirigeants islamistes évitent d’ailleurs de citer ce nom, qui semble les déranger au plus haut point, et ne répondent jamais directement aux accusations fondées sur des faits matériels portées contre eux par les avocats des deux martyrs et se fourvoient dans des pseudos analyses politiques visant juste à noyer le poisson et à créer des écrans de fumée.

Mustapha Ben Khedher est, rappelons-le, un ancien militaire condamné et emprisonné sous le régime de Ben Ali, pour son implication dans l’affaire dite de Barraket Essahel, en 1991, relative à un complot des islamistes pour provoquer un coup d’Etat.

En 2012 et 2013, ce dernier était en contact, à la fois, avec les principaux dirigeants d’Ennahdha et certains membres du Front Al-Nosra, groupe jihadiste opérant en Syrie. Il a, d’ailleurs, été arrêté en décembre 2013, en possession de documents ultra secrets du ministère de l’Intérieur (qui les lui a donnés ?), condamné à 8 ans de prison avant d’être relâché en septembre dernier, à la suite de pression d’Ennahdha, disent les avocats des deux martyrs, qui affirment détenir suffisamment de preuves matériels prouvant la responsabilité des dirigeants islamistes dans les deux assassinats et dénoncent la complaisance des juges tunisiens avec Ghannouchi et consorts, qui évitent de pousser l’enquête en direction de ces derniers.

Dans un autre contexte, M. Ben Salem a révélé que le président du mouvement islamiste, Rached Ghannouchi, n’impose pas ses opinions aux 149 membres du Majlis Choura sur tous les sujets, faisant ici allusion aux récentes déclarations hostiles au chef du gouvernement Youssef faites par certains dirigeants du mouvement alors que ce dernier soutient, officiellement, M. Chahed, et s’oppose au projet de son remplacement que défend Nidaa Tounes.

E. B. A.

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