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Football : Youssef Msakni le «Qatari» ou le faux mirage de l’Europe

Les «pistes» anglaises et européennes pour l’international tunisien Youssef Msakni ne sont pas d’actualité. Le talentueux joueur, remis d’une grave blessure, ne peut pas prétendre à l’Europe et devra se contenter du Qatar, s’il souhaitait poursuivre sa carrière. Il paye la conséquence d’un mauvais choix au top de sa carrière.

Par Hassen Mzoughi

Brighton, Cardiff City et actuellement Watford, 10e de la Premier League… des sources ont indiqué que le joueur Tunisien était convoité en Angleterre mais les dernières nouvelles, de source fiable, font état de simples «rumeurs» et indiquent clairement que ces clubs ne veulent pas s’aventurer avec un joueur qui revient juste d’une blessure grave aux ligaments croisés.

Son manager a indiqué que le joueur est allé en Angleterre pour un test physique et technique avant la signature. Normal si l’information est authentique mais rien de vrai. En raison de sa blessure récente, il lui est impossible de jouer en Premier League, l’un des championnats les plus durs en Europe, ni encore dans un autre championnat européen.

Toutes les données confirment qu’il lui est impossible de traverser la Manche et d’aller jouer même dans un club de seconde zone comme Brighton. N’importe quelle équipe demandera sans aucun doute un contrat à long terme, que le joueur tunisien n’acceptera pas, parce qu’il n’a plus 20 ans.

D’autre part, Al Duhail cherche à garder son trio étranger actuel, ce qui signifie que Msakni devrait nécessairement dénicher un autre club qatari ou dans la région du Golfe. Tout porte à croire aujourd’hui que Msakni va terminer la saison actuelle en Ligue du Qatar si encore il trouverait un club. De son choix dépendra en grande partie la suite de sa carrière.

À l’Europe, il a préféré, dès le début, les pétrodollars du Qatar

Le talentueux joueur évolue depuis plusieurs années au Qatar. Trop d’années. Pourtant les offres sont arrivées de clubs français (Lyon, PSG, Monaco) et anglais, au sortir de sa saison exceptionnelle avec l’Espérance de Tunis, en 2011/12, mais il les a toutes rejetées, pour les pétrodollars du Qatar. Le club de Lekhwiya a déboursé 11,5 millions d’euros que toucha l’Espérance de Tunis, 900.000 euros pour le Stade Tunisien, son club formateur, et 4,5 millions d’euros pour Msakni en prime à la signature. Un record pour un joueur venant d’Afrique.

À l’époque, Msakni disait qu’il voulait se servir du Qatar comme «tremplin» pour sa future carrière en… Europe. On essaye de se convaincre comme on peu d’un mauvais choix, car il n’a plus parlé d’Europe. Le contrat royal de Lekhwiya le comblait, le championnat local lui convenait et la réussite est au rendez-vous. Que demande le peuple !

Dans un championnat où les joueurs qui viennent de l’étranger sont soit en pré-retraite, soit ne peuvent pas vraiment prétendre à mieux, la concurrence est loin d’être corsée. Prenons les seules recrues ces dernières années de Lekhwiya – devenu par la suite Al Duhail –, depuis l’arrivée de l’attaquant tunisien en 2012: Mourad Meghni, Wladimir Weiss (en prêt), Youssef El Arabi (pour ne citer que les plus connus). Que des joueurs qui regardent leur carrière dans le rétro. Msakni a croisé ces joueurs et d’autres retraités comme Raul ou Xavi. Sportivement, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant. Et c’était facile de marquer buts sur buts : 25 buts et 15 passes décisives lors de sa dernière saison, le tout en 25 matches !

Au Qatar, la «concurrence», la compétition et l’ambiance sont tout à fait «convenables». Pas de stress ni rythme extraordinaire dans un championnat sur mesure, encore moins à l’entraînement. Les techniciens européens ou sud américains qui ont exercé ou exercent encore au Qatar (et au Golfe) relèvent, même dans les grands clubs comme Al Duhail, qui est la propriété de l’Emir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, une atmosphère bon enfant, trop détendue même dans les entraînements.

Msakni n’a pas servi sa carrière

L’Europe, ce n’est que des effets d’annonce. Msakni ne faisait que suivre les directives de son «manager» quand il parle quelques fois de touches en Europe. Rien en fait depuis qu’il s’est installé au Qatar dans le confort et le farniente.

Msakni n’a pas servi sa carrière sportive. Des opportunités se présentaient en France, en Angleterre, au Portugal. Par exemple, Lille avait proposé 6 millions d’euros, Watford 5 millions, des clubs allemands, espagnols (Grenade, Espanyol de Barcelona) voire suisse (FC Sion) étaient intéressés mais il a choisi les pétrodollars, sur le conseil de Nabil Maaloul, son ex-entraîneur à l’Espérance de Tunis et consultant à beIN Sport. Tout le monde savait qu’il avait fait un choix financier plutôt que sportif.

Libre à lui de gonfler son compte en banque, mais le joueur semble avoir presque vieilli à 28 ans, alors que d’autres joueurs de 6 à 10 ans plus âgés que lui jouent encore au plus haut niveau dans les championnats européens tels que le pimpant Cristiano Ronaldo (34 ans) à la Juventus, l’inoxydable gardien du PSG, Gianluigi Buffon (41 ans) ou le stratège du Bayern Xabi Alonso (35 ans).

Pourquoi il est resté au Qatar? Tout simplement parce qu’il a fait un choix de carrière. Lui et l’Espérance ont été embobinés par les montants exorbitants proposés par Al-Duhail et ils n’ont pas pu refuser. Depuis, Msakni n’a jamais plus pensé sérieusement à quitter le Qatar. Et s’il n’y avait pas l’équipe de Tunisie, qui le remet sur l’écran, on n’aurait plus entendu de lui.

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