Synagogue de Tunis.
En prévision de l’annonce du tant attendu plan de paix de Donald Trump pour le Proche-Orient, Israël a rendu publique son intention de réclamer à 7 pays, dont la Tunisie, des dédommagements pour biens abandonnés par des personnes de confession juive, en 1948.
Selon un rapport établi par les autorités israéliennes, le montant total de ces compensations, estimé à 250 milliards de dollars, soit plus de 741 milliards de dinars tunisiens (MdDT), sera réclamé auprès de sept pays arabes et musulman «pour indemnisation de biens laissés dans ces pays par des juifs qui ont été contraints de fuir leurs domiciles en 1948, lorsque l’Etat d’Israël a été créé.»
Cette réclamation a été officiellement annoncée, samedi 5 janvier 2019, par la ministre israélienne de l’Egalité sociale Gila Gamliel, dans une déclaration au site ‘‘Hadashot News’’. La responsable israélienne a ajouté, à cette occasion, que «le temps est venu de corriger cette injustice historique» commise contre les juifs en Tunisie, Libye, Maroc, Irak, Syrie, Egypte, Yémen et Iran.
Gamliel a également confié à ‘‘Hadashot News’’ qu’elle aura la charge de coordonner «les efforts pour obtenir ces réparations.»
Selon ce même rapport israélien, ces dédommagements d’une valeur de 250 milliards de dollars se répartiraient entre les sept pays cités et que, pour la Tunisie et la Libye, les montants réclamés ont déjà été fixés – 35 milliards de dollars (104 MdDT) et 15 milliards de dollars (45 MdDT), respectivement. Pour les pays restants, les indemnisations réclamées par Israël seront déterminées ultérieurement…
Ainsi, on a compris: ces compensations réclamées par Israël seront une de ses conditions principales pour qu’un accord de paix régional soit conclu.
Pour rappel, cette réclamation se base sur une loi israélienne, adoptée par la Knesset en 2010, qui stipule que «tout accord de paix avec des pays arabes ou l’Iran est subordonné aux dédommagements qui devront être versés à des personnes et/ou des communautés juives pour leurs biens abandonnés dans ces pays en 1948.»
Désormais donc, la formule de tout accord de paix arabo-israélien serait «compensations des biens abandonnés contre la paix.»
Et il y a fort à parier que Donald Trump n’hésitera pas à cautionner cette revendication israélienne…
Reste cependant à se demander si, par cette demande, Israël n’est-il pas en train d’exprimer son rejet définitif de tout accord de paix possible, même avec les pays loin du front, comme la Tunisie, la Libye ou le Maroc. Et de justifier, a priori, de nouvelles annexions de territoires palestiniens.
Marwan Chahla
Donnez votre avis