La 55e édition du Festival international de Carthage se tiendra du 11 juillet au 20 août 2019 au Théâtre romain de Carthage, un programme éclectique mais peu enthousiasmant vient d’être annoncé.
Par Fawz Ben Ali
Makhtar Rassaa, directeur du Festival de Carthage pour la 3e année consécutive, a donné une conférence de presse, le vendredi 5 juillet, à la Cité de la Culture pour dévoiler la programmation complète tant attendue de la nouvelle édition.
Le souci de remplir les gradins
La conférence a été inaugurée par Mohamed Hédi Jouini, directeur de l’Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques (ENPFMCA), qui a souligné que de grands moyens humains et financiers ont été déployés pour garantir le succès de cette nouvelle édition.
De sa part, Mokhtar Rassaa a rappelé que le souci premier de la direction du festival est de satisfaire tous les goûts et d’attirer tous les publics afin de garantir la rentabilité des spectacles programmés, toujours avec la contrainte d’un budget limité notamment à cause de la dévalorisation du dinar tunisien, les artistes étrangers étant payés en devises.
Ainsi le festival a choisi de miser sur des valeurs sûres qui remplissent les gradins quitte à faire du déjà-vu ou d’inviter des noms qui ne sont pas à la hauteur d’un festival aussi grand que Carthage. «Le public tunisien n’est malheureusement pas dans la découverte, il préfère aller voir des stars qu’il connait très bien, qu’il a vues à la télévision ou qu’il a entendues à la radio», explique-t-il, tout en responsabilisant les médias audiovisuels. «On avait à plusieurs reprises voulu encourager des jeunes artistes talentueux mais les gradins sont restés vides», ajoute-t-il.
Un festival qui a cessé de surprendre
Tenant compte de cette désolante réalité, le festival a préféré inviter pour la énième fois des stars de la pop arabe comme Ragheb Alama, Assi Halani, Saber Rebaï, Marwan Khouri… d’autre part, beaucoup de jeunes artistes ayant fait un carton-plein aux deux dernières éditions seront de nouveau présents comme les jeunes chanteurs syriens Faïa Younan et Nassif Zeitoun… mais encore le ballet chinois et le spectacle ‘‘Gospel pour 100 voix’’ qui repasseront encore cette année…
«Toujours en phase avec son temps et à l’écoute de son grand public, le Festival international de Carthage ne cesse d’évoluer sans pour autant s’éloigner de son identité première en tant que grande manifestation enracinée dans sa culture et ouverte sur toutes les cultures du monde», affirme Mokhtar Rassaa qui essaie tant bien que mal de sauver les apparences d’un festival qui a de plus en plus de mal à surprendre son public.
Cependant, au milieu d’une programmation insipide, notons que l’ouverture du festival sera grandiose avec le prestigieux ballet russe de Saint Pétersbourg qui présentera pour la première sur le continent africain son adaptation du célébrissime ‘‘Le Lac des Cygnes’’ de Tchaïkovski.
Parmi les dates phares de cette édition, on retrouvera pour la première fois la comédie musicale libanaise ‘‘Moulouk Al Tawaef’’ de Mansour Rahbani, interprétée par Hiba Tawaji et Ghassan Saliba, et qui sera programmée deux soirées de suite (les 15 et 16 juillet).
Le public aura également rendez-vous avec trois spectacles tunisiens de stand-up : ‘‘Big Bossa’’ de Wajiha Jendoubi, ‘‘Just Abdelli 100% tabou’’ de Lotfi Abdelli et ‘‘La hakka la hakka’’ de Nidhal Saadi.
La vente en ligne des billets a déjà débuté et la vente dans les guichets se fera à partir de ce dimanche.
Le programme complet :
Jeudi 11 juillet : Ballet Saint Petersburg :‘‘Le Lac des cygnes’’ (Russie).
Vendredi 12 juillet : Ballet Awa Danse (Japon).
Lundi 15 juillet et mardi 16 juillet: ‘‘Moulouk Al Tawaef’’ de Mansour Rahbani, avec Hiba Tawji et Ghassen Saliba (Liban).
Jeudi 18 juillet : Faia Younan (Syrie).
Vendredi 19 juillet : Latifa Arfaoui (Tunisie).
Samedi 20 juillet : Adham Naboulsi (Palestine).
Dimanche 21 juillet : Soolking (Algérie).
Lundi 22 juillet : Wajiha Jendoubi ‘‘Big Boussa’’ (Tunisie).
Mardi 23 juillet : Groupe Bargou 08 , Zied Zouari, Lina Ben Ali (Tunisie).
Mercredi 24 juillet : Adnan Chaouachi (Tunisie).
Jeudi 25 juillet : Spectacle de chants liturgiques ‘‘Ziara’’ (Tunisie).
Vendredi 26 juillet : Nassif Zaitoun (Syrie).
Dimanche 28 juillet : Lotfi Bouchnak (Tunisie)
Lundi 29 juillet : Léo Rojas (Equateur).
Mardi 30 juillet : ‘‘Paroles… Sayed Darouiche et autres’’ d’Oussama Farhat (Tunisie).
Jeudi 1er août : L’artiste (Maroc).
vendredi 2 août : Reem Talhami, la troupe Al ens wal Jam (Palestine).
Samedi 3 août : Ragheb Alama (Liban).
Dimanche 4 août : Gospel pour 100 voix (USA).
Lundi 5 août : Ballet chinois (Chine).
Mardi 6 août : ‘‘La Hakka, La Hakka’’ de Nidhal Saadi (Tunisie).
Mercredi 7 août : Nour Mhanna (Syrie).
Jeudi 8 août : Cendrillon (France).
Vendredi 9 août : Carole Samaha (Liban).
Samedi 10 août : ‘‘Hadhret Sidi Ben Issa’’ de Meknès (Maroc).
Mardi 13 août : Olfa Ben Romdhane et Marwan Khoury (Tunisie-Liban).
Mercredi 14 août : Tarak Arbi Tarkan et fils (Syrie).
Vendredi 16 août : ‘‘Just Abdelli 100% Tabou’’ de Lotfi Abdelli.
Samedi 17 août : Assi Al Hillani (Liban).
Mardi 20 août : Saber Rebai (Tunisie).
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