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Après avoir annulé leur grève, les magistrats commencent-ils à voir le bout du tunnel ?

La signature par le président Kaïs Saïed du décret relatif au mouvement des magistrats a convaincu ces derniers d’annuler leur grève. Mais est-ce que cela suffira pour remédier aux maux de ce corps dont l’impact se fait ressentir à l’échelle nationale ?

Initialement prévue pour aujourd’hui, jeudi, 26 décembre 2019, la grève des magistrats annoncée par l’Association des magistrats tunisiens (AMT) a finalement été annulée, d’après un communiqué rendu public hier soir par son bureau exécutif.

C’est la ratification du décret relatif au mouvement annuel dans le corps des magistrats au titre de l’année 2019-2020, signée hier par le président de la République, Kaïs Saïed, qui a satisfait les revendications de l’association et l’a convaincue de renoncer à ce mouvement de protestation.

L’AMT a, par ailleurs, appelé, via ledit communiqué, à publier ce décret dans les plus brefs délais dans le journal officiel du mouvement judiciaire, et ce afin de «stabiliser les conditions des juges, des tribunaux et des affaires judiciaires» et mettre ainsi fin à «la crise de la magistrature».

Pour rappel, il y a 10 jours, Kaïs Saïed a reçu, au palais présidentiel de Carthage, le président de l’AMT, Anas Hmaïdi, ainsi que d’autres représentants de la magistrature tunisienne, notamment pour débattre des problèmes évoqués par le décret en question, ainsi que le rejet, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), d’un article, proposé dans le cadre de la loi de finances 2020, disposant de créer un fonds de soutien au corps des magistrats.

Un rejet qui a suscité l’indignation des juges tunisiens, dont l’amélioration des conditions de travail ne représente pas un luxe à leurs yeux, dans un contexte général marqué par des critiques régulières à leur encontre, du fait de leur lenteur, de leur manque d’efficience et surtout de l’impunité dont bénéficient certaines personnalités influentes dans le pays, dont les affaires traînent en longueur dans les méandres de la justice, souvent accusée d’assujettissement à certains partis politiques, notamment Ennahdha, au pouvoir depuis 2012.

C. B. Y.

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