Le journal « Le Monde » ravive la polémique sur la «volonté réelle des autorités tunisiennes de faire aboutir la récupération des biens confisqués et bloqués de Ben Ali». Un aperçu des dysfonctionnements relevés dans cette affaire.
«Le bilan de la récupération des biens confisqués et des avoirs gelés du clan Ben Ali -évalués à plusieurs milliards d’Euros- est mitigé et même opaque», estime Le Monde dans un article daté du 15 janvier 2020, qui évoque l’excuse des «difficultés de suivi» dues aux «différents changements de gouvernement», souvent évoquée par les autorités tunisiennes.
Dans cette affaire, l’on peut constater les dysfonctionnements à l’étranger où plusieurs demandes de restitution des avoirs de Ben Ali sont restées lettre morte, ou encore «l’insuffisance de preuves», constatée par le Tribunal fédéral suisse, pour prouver les avoirs mal acquis en Suisse de Marouane Mabrouk, gendre de Ben Ali,.
Ces mêmes dysfonctionnements sont constatés en Tunisie, où les «restitutions tardent et leur montant exact jamais publié». La Banque mondiale dans son rapport de 2014, fait part de 662 entreprises confisquées par l’Etat tunisien, et le ministère des Finances ne cite que seulement 200 millions de dinars tunisiens (MDT), restitués en 2017, un montant dérisoire en comparaison avec ceux évoqués dans différents rapports.
Le Monde dénonce par ailleurs, la «gestion labyrinthique des biens confisqués» dans cette affaire, où divers département de l’Etat s’en mêlent, les uns bloquant le processus des autres. Et si récupération il y a, plutôt que de servir au développement des régions défavorisées, les montants servent à renflouer les caisses de l’Etat et à payer les salaires, en augmentation constante. C’est ce qu’on appelle du gâchis…
Amina Mkada
Donnez votre avis