Slim Azzabi a fait, hier, mercredi 4 mars 2020, sa première intervention à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), en tant que ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale (MDICI). Il a parlé de la coopération tuniso-allemande, du développement des régions, de l’investissement, de la dette, des projets publics, et de la situation des entrepreneurs de la construction (vidéo).
Par Amina Mkada
Coopération tuniso-allemande: Slim Azzabi a fait part lors de la session de ratification à l’ARP, le 4 mars, de l’Accord de coopération financière 2017 entre les gouvernements tunisien et allemand (précisément KfW, la banque gouvernementale de développement) d’un montant de € 405 millions (mns), soit près de 1. 284 millions de dinars (MDT) , dont € 38 mns (120 MDT) sous forme de don, signé le 10 avril 2019.
A cette occasion, il a mis en relief la qualité de la coopération avec l’Allemagne, qui se distingue à tous les niveaux notamment au plan financier qui s’est considérablement développé ces dernières années. Celui-ci a englobé plusieurs secteurs vitaux, passant de € 40 mns (126 MDT) avant la révolution, à € 300 millions (951 MDT) en moyenne annuelle, au cours de la dernière période. Azzabi a précisé que les fonds obtenus seront entièrement consacrés à l’investissement, dont € 48 mns (152 MDT) au profit des communes nouvellement créées. Il a assuré également de la mise en œuvre des projets de chaque secteur bénéficiaire.
La dette: Azzabi a assuré qu’il s’emploiera à la rationaliser, la contrôler et l’orienter principalement vers l’investissement et le développement, de même qu’il veillera à ce que le financement extérieur soit fourni dans les meilleures conditions, notamment concernant les taux d’intérêt et la période de remboursement, ce qui ne sera pas aisé, sachant la mauvaise notation souveraine actuelle de la Tunisie.
Les projets publics: le ministre a indiqué qu’il existe aujourd’hui un comité national d’approbation des projets publics qui examine la préparation de leur mise en œuvre, leur efficacité, et leur viabilité économique et sociale avant de les présenter au financement étranger, ou à la réalisation dans le cadre du partenariat public-privé. Il annonce par ailleurs le lancement de la plateforme «Tartib» (arrangement) de programmation des projets publics, qui permettra d’organiser les projets proposés selon leur priorité et préférence.
Azzabi s’engage par ailleurs à obtenir l’accord du gouvernement pour former une commission technique conjointe directement supervisée par le MDICI, qui réunira tous les ministères techniques concernés pour suivre l’exécution des projets financés par la coopération internationale. Laquelle commission soumettra des rapports périodiques au chef du gouvernement et que les députés pourront consulter.
Azzabi estime aussi que le moment est venu de faire avancer un certain nombre de grands projets inactifs, compte tenu de leur impact positif sur le développement économique du pays.
Les régions, le MDICI mettra en place, promet Azzabi, une cellule de coordination qui travaillera avec leurs représentants pour trouver des solutions appropriées, afin de soutenir la communication et l’interaction avec les régions concernant leurs problèmes de développement.
Pour ce qui est des entrepreneurs de la construction et des travaux publics, qui se plaignent des impayés de l’Etat, leurs allocations, informe Azzabi, seront versées à l’échelle centrale et régionale avant la fin d’avril 2020, afin de maintenir la pérennité de leurs entreprises, le travail de leurs employés, et accélérer la mise en œuvre des projets dont ils assurent l’exécution.
Abordant la question cruciale de l’investissement privé, en particulier étranger, le ministre informe qu’un certain nombre de législations et procédures ont été récemment adoptées pour améliorer davantage la compétitivité du pays, en particulier la loi horizontale pour stimuler les investissements, et travailler à améliorer le classement de la Tunisie dans le rapport Doing Business de la Banque mondiale.
Pa ailleurs, compte tenu de la forte concurrence croissante pour attirer les investissements étrangers, le MDICI, assure Azzabi, travaillera à la mise en place de nouveaux plans et mécanismes pour les attirer encore plus, à simplifier davantage les procédures les concernant, et à s’appuyer encore plus sur la numérisation des services liés à la création de projets, en plus d’augmenter le contact direct avec les grandes entreprises internationales.
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