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La violence policière n’est plus acceptable sous aucun prétexte

Captures d’écran.

La scène de torture infligée par un policier à un jeune homme, humilié, battu, mis à nu et entièrement déshabillé de force, à Sidi Hassine Sijoumi, à l’ouest de Tunis, ce mercredi 9 juin 2021, est un acte très grave, inadmissible et doit être vigoureusement dénoncé et sanctionné. L’Etat doit sévir lourdement contre les auteurs…

Par Raouf Chatty *

Le parquet a toutes les ressources légales pour agir sans retard. Il ne faut pas donner aux gens des raisons supplémentaires pour en découdre avec un État qui ne sait pas les protéger ni se protéger lui-même non plus…

La police doit faire attention à ses agissements et éviter tout ce qui est de nature à exacerber les ressentiments des gens.

Dans notre pays, les individus sont malheureusement de de plus en plus désorientés et désillusionnes, alors qu’ils voient l’Etat et ses différents services péricliter chaque jour un peu plus.

Les écoles de formation des agents d’exécution des lois, qui font des efforts louables pour éduquer ces derniers au respect des droits de l’homme, sont tenus de leur apprendre aussi les meilleurs traitements à réserver aux personnes humaines, quelles que soient les infractions qu’ils aient commis.

Pour avoir suivi de près durant plusieurs années les travaux des instances internationales des droits de l’homme et les activités des organisations non-gouvernementales actives dans ce domaine, je sais qu’elles ne manqueront pas de se saisir de ces images et d’adresser des critiques à notre pays, malheureusement de plus en plus mis sur la sellette. Les médias se joindront également…

La Tunisie officielle et non-officielle doit réagir. Et le plus vite serait le mieux. Les droits fondamentaux doivent être respectés en toutes circonstances.

Même s’il est isolé, cet acte constitue une infraction grave à la législation tunisienne en vigueur qui incrimine la torture et en punit sévèrement les auteurs. Il est également une violation flagrante de la Convention des Nations unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ratifiée par l’Etat tunisien, qui est tenu de les faire respecter, à commencer par ses propres agents.

Les pouvoirs publics doivent assumer leurs responsabilités dans ce domaine et arrêter à temps ce genre de dérapages même si, répétons-le, il s’agit d’actes isolés. C’est la meilleure manière pour faire comprendre à la police qu’elle est là pour être au service des citoyens dans le cadre de la loi et non pas pour faire elle-même la loi… C’est également la meilleure façon d’épargner à notre pays des critiques dont il se passerait volontiers.

* Ancien diplomate.

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