Accueil » Etats Généraux : L’avenir du livre francophone se décide à Tunis

Etats Généraux : L’avenir du livre francophone se décide à Tunis

Tunis accueillera les Etats généraux du livre en langue française au mois de septembre prochain. Le plan d’action et les grands axes de cet événement phare en marge du prochain Sommet de la Francophonie sont d’ores et déjà annoncés.

Par Fawz Benali

Lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la Poésie à Paris, les différents représentants des Etats généraux du livre, dont la première édition est prévue d’avoir lieu à Tunis les 23 et 24 septembre prochain, ont rendu public le programme et les objectifs de cet événement mondial qui sera déterminant pour l’avenir du livre francophone dans le monde.

Les solutions pour faire rayonner le livre francophone dans le monde

Après l’annonce du président de la république française Emmanuel Macron du plan pour la langue française et le plurilinguisme, une vingtaine de rencontres physiques et virtuelles ont lieu depuis plus de deux ans en guise de préparatifs pour les Etats généraux qui sont co-organisés par six Etats et gouvernements (la Tunisie, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Québec, la Confédération suisse, la Fédération Wallonie-Bruxelles et l’Organisation internationale de la Francophonie) qui verront également la participation de 22 autres pays.

Le marché éditorial, le livre numérique, l’accessibilité du livre dans les pays du sud et le rapport des jeunes à la lecture sont parmi les principales thématiques qui feront partie du plan d’action et des solutions proposées pour faire rayonner le livre francophone dans le monde.

Les Etats généraux traduisent une volonté collective de créer un espace francophone dynamique et décloisonné qui garantirait un large accès à la littérature et qui consoliderait la coopération entre les différents acteurs du livre.

Cette première édition tunisienne sera également l’occasion de «mettre à l’honneur ce qui fait la force de la francophonie aujourd’hui : sa capacité à dialoguer avec d’autres langues, en particulier l’arabe», lit-on dans le communiqué du comité d’organisation.

De sa part, le ministre tunisien des Affaires culturelles a indiqué que les Etats généraux cadraient parfaitement avec les orientations stratégiques et les priorités du ministère en ce qui concerne le monde du livre. «Conscient de l’importance de ce projet et de sa portée culturelle et économique à travers une meilleure visibilité des acteurs du livre, la Tunisie s’est engagée à contribuer à ces États généraux, qui suite à un diagnostic inclusif et selon une démarche participative impliquant tous les acteurs du livre, devront déboucher sur des propositions concrètes permettant d’impulser l’industrie du livre dans l’espace francophone», explique-t-il.

L’accessibilité du livre francophone dans les pays du sud est une priorité

La secrétaire générale de la Francophonie Louise Mushikiwabo s’est également exprimée sur ce qu’elle appelle «une double ambition de mettre en lumière la vitalité de l’espace éditorial francophone et de poser les jalons de sa croissance plus inclusive.»

Les différents débats et rencontres de la première édition des Etats généraux s’articuleront autour de plusieurs axes afin de prendre en compte toutes les dimensions économique, politique, culturelle et éducative du livre. Il sera notamment question du déséquilibre et de l’asymétrie du marché du livre qui se manifeste essentiellement par la faiblesse du marché du sud et par le coût excessivement élevé des livres édités en France puis distribués sur le continent africain. «Le prix moyen d’un livre en France représente en moyenne 0,34% du PIB mensuel par habitant (..) Le prix moyen d’un livre importé représente 9,1% du PIB mensuel moyen en Afrique subsaharienne, soit 30 fois plus cher proportionnellement.»

Par ailleurs, le Sommet des chefs d’Etats de la Francophonie, qui aura lieu à Djerba, sera l’occasion de mobiliser les gouvernements en faveur du livre et de la lecture et de promouvoir la création littéraire. «Le constat communément fait dans un certain nombre de pays, notamment au Sud, est la difficulté de mobiliser les gouvernements autour des enjeux du livre et de la lecture pour engager des politiques publiques ambitieuses et interministérielles», indique le comité d’organisation.

Sensibiliser les parents et les enseignants sur l’importance de retrouver le plaisir de la lecture chez les élèves et de reconsidérer le livre en dehors du prisme de l’apprentissage fait également partie des priorités de ces Etats généraux.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.