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Ennahdha signe un nouveau contrat de lobbying aux Etats-Unis

Le parti islamiste Ennahdha a signé un nouveau contrat de lobbying et de communication politique, le 29 juillet 2021, à Washington, avec l’agence BCW LLC, sachant que la loi tunisienne interdit les financements étrangers des partis politiques.

Par Imed Bahri

Burson-Marsteller devenue Burson Cohn & Wolfe (BCW) en 2018 est une agence internationale de communication et de relations publiques, fondée par Harold Burson et William Marsteller en 1953 et dirigée par Don Baer depuis 2012. L’entreprise compte 67 bureaux dans le monde, ainsi que 71 bureaux affiliés dans 98 pays sur six continents. Le premier contrat d’Ennahdha avec cette agence remonte à… 2014.

Selon les fac-similé des documents relatifs à ce ce contrat, publiés par la page Facebook من أنتم 2, le montant déboursé pour ce contrat et en devises fortes s’élève à 30.000 dollars, une bagatelle pour un parti habitué à débourser des sommes beaucoup plus exorbitantes pour sa propagande à l’intérieur et à l’étranger, où une véritable armée est payée par ses soins à cet effet.

La cible visée par le nouveau contrat ce sont les décideurs et les médias aux Etats-Unis. Et en voyant la couverture politique et médiatique très hostile à la Tunisie et au président de la république Kaïs Saïed, accusé d’avoir mené un coup d’Etat (pas moins!), et qui reprend presque mot pour mot le discours d’Ennahdha, on peut imaginer que ces chers lobbyistes ont fait du «bon boulot» et qu’ils ont été bien payés… pas en retour mais d’avance.

On me rétorquera que cela est normal dans un pays comme les Etats-Unis, où l’argent et la politique font toujours bon ménage et où les financements occultes ne semblent déranger personne, la finance ayant plus d’importance dans ce pays ultra-libéral que toute autre considération.

Cependant, il y a problème, car la loi tunisienne interdit le financement étranger des partis politiques et là, il va falloir que la justice tunisienne bouge pour enquêter sur la partie ayant déboursé la somme de 30.000 dollars pour ce contrat et sur ses liens avec les dirigeants du parti islamiste tunisien.

Les dirigeants d’Ennahdha doivent aussi être convoqués et interrogés à ce sujet et des poursuites judiciaires ordonnées à leur encontre. C’est ce qui se passe généralement dans un pays «normal», comme dirait mon fils.

Quant aux Etats occidentaux, qui sont sont si soucieux du respect de l’Etat de droit en Tunisie, ils feraient bien de respecter, d’abord, la souveraineté d’un pays qui n’est pas encore (ou pas totalement) à leur solde.

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