C’est en présence des experts des cinq pays du Maghreb et des hauts responsables de l’Union du Maghreb arabe (UMA) que les travaux d’un atelier, tenu du 23 au 25 novembre 2021 à Tozeur, dans le sud-est de la Tunisie, se sont penchés sur la résilience à la sécheresse et la réutilisation des eaux non-conventionnelles comme alternative à la rareté de l’eau.
Il convient de souligner que le Maghreb arabe possède l’une des plus faibles disponibilités de ressources en eau douce au monde, et que la rareté de l’eau y est endémique. La disponibilité en eau a diminué de deux tiers au cours des 40 dernières années. Cette situation, exacerbée par le changement climatique et les besoins de plus en plus importants, contraint les gouvernements à chercher des ressources supplémentaires en eaux non-conventionnelles, pour répondre à la demande accrue principalement du secteur agricole et en particulier pendant les périodes de sécheresse.
Pour un développement des eaux non-conventionnelles
Les experts qui ont participé à cet atelier à Tozeur ont pu prendre connaissance des résultats du Dialogue politique maghrébin de haut niveau qui a permis de mettre les assises politiques pour une orientation stratégique concertée et favorable au développement des eaux non-conventionnelles à l’échelle de la région du Maghreb arabe. Parmi les résultats de ce Dialogue politique, il est important de mentionner la promulgation d’une déclaration ministérielle de coopération entre les pays maghrébins sur la réutilisation des eaux non-conventionnelles pour le développement durable du secteur agricole.
Au-delà de ce niveau stratégique, les travaux ont focalisé sur la validation des aspects opérationnels, en validant les activités et leur adhésion aux deux initiatives lancées dans le cadre de la collaboration FAO – UMA sur les eaux non conventionnelles à savoir l’initiative maghrébine pour les eaux non-conventionnelle (Imenco) et la vision magrébine pour la résilience à la sècheresse. Celles-ci sont considérées comme la feuille de route pour une coopération maghrébine opérationnelle.
L’initiative Imenco sera développée à travers la mise en place d’un comité technique permanent de l’UMA pour les eaux non-conventionnelles; la création d’un Pôle d’excellence maghrébin pour les eaux non-conventionnelles basé sur le développement et l’interconnexion des sites pilotes d’excellence à travers la région de l’UMA; l’établissement d’une Plateforme collaborative maghrébine comme mécanisme du Pôle d’excellence maghrébin pour l’échange de bonnes pratiques et le transfert de connaissances et de résultats de recherche.
Pour une réflexion sur la réutilisation des eaux non-conventionnelles
Considérée comme holistique et innovante, cette approche qui a reçu une validation unanime des pays représentés a aussi débattu des aspects concrets relatif aux mandat et tâches du Comité technique permanent dédiée aux eaux non-conventionnelles. En plus de coordonner la mise en œuvre de l’initiative Imenso, de la FAO et de l’UMA, ce comité technique aura à sa charge d’élaborer annuellement une feuille de route pour le renforcement des capacités des parties prenantes du Maghreb. Il aura aussi à impulser des réflexions pour le déblocage de la réutilisation des eaux non-conventionnelles pour le développement agricole. Enfin, le comité pilotera la collaboration magrébine en initiant, développant, harmonisant et assurant les suivis en rapport avec les mutations et réformes dans les différents pays.
La vision magrébine relative à la sècheresse vise à «promouvoir des politiques concertées pour la protection des populations et des écosystèmes et le renforcement de leur résilience contre des catastrophes naturelles dans la région du Maghreb, au moyen d’une approche proactive, participative et multisectorielle, combinant l’adaptation aux catastrophes, l’alerte précoce, la préparation, la réponse et l’atténuation de leurs effets, et qui intègre la gestion de la sécheresse aux plans de développement nationaux.»
Durant l’atelier les deux organes de l’UMA traitant de ces aspects ont adopté cette vision pour en faire un cadre de référence pour les actions à venir en matière de résilience à la sècheresse et la lutte contre ses effets. Le groupe de travail a recommandé d’être érigé en comité et que ses prérogatives soient élargies pour inclure l’usage des eaux non conventionnelles.
Communiqué.
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