La Tunisie espère relancer le tourisme de plaisance

La Route du Jasmin, régate à travers la Méditerranée, qui joint des ports français, italiens et tunisiens, est une opportunité pour promouvoir la Tunisie comme destination privilégiée du tourisme de plaisance, a déclaré lundi 15 août 2022, à Yasmine Hammamet, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat Moez Belhassine.

Le ministère travaille à l’élaboration d’une stratégie de promotion du tourisme de plaisance, d’autant plus que la Méditerranée compte plus de 300 000 yachts, a indiqué le ministre à la clôture de la 30e édition de cette course-croisière internationale.

L’objectif est d’augmenter la capacité d’accueil des ports de plaisance tunisiens (3 500 anneaux d’amarrage, actuellement) et d’améliorer les infrastructures et les services rendus aux plaisanciers.

Une attention particulière doit être portée aux aspects environnementaux et aux législations de cette activité, a admis le ministre, qui ne pouvait pas oublier les saletés qui jonchent souvent les circuits touristiques, y compris les abords des ports de plaisance.

Lever les obstacles administratifs  

M. Belhassine a rappelé que les plaisanciers dépensent environ 20 fois plus d’argent que les autres touristes. Cependant, «les autorisations et mesures en vigueur sont complexes et freinent le développement de ce secteur, qui revêt une importance particulière pour le tourisme et l’économie nationale», a souligné M. Belhassine. «Un conseil des ministres se tiendra prochainement pour examiner les moyens de promouvoir le tourisme de plaisance et lui permettre de devenir un pilier du tourisme et de l’économie nationale», a-t-il annoncé.

«Le développement des infrastructures déclinantes de certains ports de plaisance et son financement seront l’un des principaux axes qui seront discutés dans le cadre d’un partenariat public privé ou par le biais de financements et d’investissements étrangers, compte tenu de la rentabilité du secteur», a encore expliqué le ministre.

Organisateur de la Route du Jasmin, côté tunisien, et président de l’Association tunisienne des smart cities (TSC) Borhen Dhaouadi a rappelé que cette régate, qui a démarré début août à Toulon (France), arrivée mi-août à Bizerte, avant d’appareiller pour Hammamet, destination finale de la croisière. Elle a vu la participation de 25 bateaux et yachts, avec à son bord près de 100 marins venus de France, d’Italie, d’Angleterre et d’Espagne, en plus des participants tunisiens.

Augmenter le PIB de 1,5% grâce à la plaisance

La TSC, en collaboration avec le ministère du Tourisme, travaille à valoriser cet événement et à attirer davantage de passionnés. L’objectif est d’attirer environ 5% des marins en Méditerranée, d’ici 10 ans, contre moins de 1% actuellement.

«L’atteinte de cet objectif augmentera le PIB de 1,5%, ce qui aura un impact positif sur l’économie et la création d’emplois, d’autant plus que chaque anneau d’amarrage nécessite 10 emplois directs et indirects», a-t-il dit, sans expliquer la méthode de calcul utilisée pour atteindre un taux si élevé.

M. Dhaouadi a recommandé de développer la gouvernance des ports de plaisance, à travers la création d’une Agence de promotion du tourisme de plaisance, ainsi que la rationalisation des procédures administratives régissant l’activité.

La TSC développera une plateforme numérique regroupant les différents services administratifs nécessaires à la participation à cet événement, dans le cadre des préparatifs de la 31e édition de la Route du Jasmin.

Rappelons que le tourisme de plaisance a connu un bon démarrage en Tunisie dans les années 1990-2000, mais il a connu un repli après la révolution de 2011, l’instabilité qui a suivi, ainsi que le développement du terrorisme. L’attentat du musée du Bardo, en mars 2015, qui a coûté la vie de plusieurs plaisanciers de diverses nationalités, a donné un coup d’arrêt à cette activité qui faisait vivre des milliers de famille.

I. B. (avec Tap).

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