Ferid Belhaj : «La Tunisie n’a d’autre choix que de démarrer les réformes»

«La Tunisie ne pourra pas aller au Club de Paris sans un accord préalable du Fonds monétaire international (FMI), et en cas d’accord avec le FMI, elle n’aurait plus besoin d’aller au Club de Paris».

C’est ce qu’a déclaré le vice-président de la Banque mondial chargé du Moyen Orient de l’Afrique du Nord, le Tunisien Ferid Belhaj, aujourd’hui, jeudi 9 février 2023, à Mosaïque FM, s’inscrivant ainsi en faux contre les affirmations de certains analystes financiers qui estiment que la non-obtention du crédit de 1,9 milliard de dollars auprès du FMI obligerait la Tunisie à demander le rééchelonnement de sa dette en passe de devenir insoutenable.

Tout en qualifiant la situation financière de la Tunisie de «critique», M. Belhaj a affirmé que la Tunisie fait face à des problèmes liés aux réformes structurelles qu’elle s’est engagée à mettre en œuvre. «Ces réformes doivent être réalisées sans plus tarder et tout retard va aggraver leur coût final», a-t-il averti, dans ce qui ressemble à un reproche aux autorités tunisiennes qui s’engagent à mettre en œuvre des réformes auprès des bailleurs de fonds mais trainent ensuite les pieds et hésitent à s’engager dans le processus.

«Beaucoup de partenaires de la Tunisie sont disposés à l’aider, mais c’est à la Tunisie de s’aider d’abord elle-même, en commençant à mettre en œuvre les réformes liées aux subventions, à l’assainissement des entreprises publiques et à la maîtrise de la masse salariale dans la fonction publique, d’autant que le nombre de fonctionnaires de l’Etat atteint 700 000, qui est très élevé en comparaison avec le nombre d’habitants», a déclaré Belhaj, en précisant que la levée de la subvention ne concerne pas les produits de base. «La Banque mondiale et les autres partenaires demandent la levée progressive de la subvention aux carburants qui coûte très cher mais ne profite pas aux couches les plus démunies de la société», a-t-il dit.          .

Ferid Belhaj a estimé que le gouvernement tunisien n’a pas plusieurs alternatives : il doit démarrer les réformes nécessaires.

I. B.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.