Kaïs Saïed rejette «l’ingérence flagrante de l’étranger» dans les affaires de la Tunisie

En réponse aux critiques émanant des principaux partenaires de son pays sur la vague d’arrestations effectuées depuis le 11 février dans les rangs des opposants, le président Kaïs Saïed a rejeté «l’ingérence flagrante de l’étranger dans les affaires intérieures de la Tunisie», jugeant «inacceptables» les récentes déclarations de certaines capitales et organisations.

Le président s’exprimait lors de la séance d’ouverture de la réunion de concertation sur la réforme de l’éducation et de la formation qui s’est tenue au Palais du Gouvernement à la Kasbah, jeudi 20 avril 2023. «Nous sommes un État indépendant et souverain et nous n’acceptons que quiconque interfère dans nos affaires», a-t-il ajouté.

Le président Saïed a insisté : «Nous ne permettrons à personne de s’ingérer dans nos affaires intérieures et nous ne sommes pas un État colonisé ou sous protectorat», en appelant les capitales et les organisations qu’il n’a pas nommées à «s’abstenir de tentatives d’ingérence», estimant que les Tunisiens n’attendent pas «des leçons de certaines personnes».

Le président Saïed a souligné que ces arrestations et enquêtes menées par la justice pour un certain nombre de personnes, qui «ont suscité des inquiétudes dans certaines capitales et organisations», se rapportent à «un appel à la guerre civile» et que «la loi a été appliquée par d’honorables juges.»

«Personne n’a été arrêté pour avoir exprimé son opinion ou pris position», a-t-il lancé, par allusion au président du mouvement Ennahdha et ex-président de l’Assemblée Rached Ghannouchi, mis en dépôt la veille et poursuivi pour complot contre la sûreté de l’Etat sur la base des articles 68 et 72 du code pénal.

Le président Kaïs Saïed a exprimé son «étonnement» que ces partis n’aient pas exprimé auparavant leur inquiétude face aux événements sanglants en Tunisie, notamment l’attentat à la bombe contre un bus de la sécurité présidentielle fin 2015 et l’assassinat de 13 soldats par des terroristes pendant le mois de Ramadan (juillet 2013, Ndlr).

Les partenaires de la Tunisie ayant exprimé leurs inquiétudes quant à la campagne d’arrestation des opposants sont la France, le Royaume-Uni, l’Union européenne, les Etats-Unis et l’Allemagne.

I. B.

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