Colloque à Carthage : «Design et sciences humaines et sociales»

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit al-Hikma, organise, les jeudi 27 et vendredi 28 avril 2023, un colloque international et transdisciplinaire intitulé : «Design et sciences humaines et sociales».

Le colloque, organisé en partenariat avec les ambassades de France et de Suisse en Tunisie, l’Institut français de Tunisie, et l’Institut supérieur des arts multimédia de La Manouba (ISAM), est coordonné par Pr Mohamed Kerrou (membre de l’Académie) et Pre Sayma Bachrouch, (maître-assistante à l’ISAM). Il ambitionne d’explorer les multiples relations qui existent entre, d’une part, le design conçu comme rationalité et méthodologie innovantes dans les domaines et les pratiques de la vie (communication, écologie, arts, espaces, architectures, paysages, services, publicité, mode, photographie, hautes technologies, réalités virtuelles…) et, d’autre part, les sciences humaines et sociales recourant aux techniques de l’observation, de la participation et de l’analyse archivistique, systémique, stratégique et autres.

Argumentaire du colloque

L’objet de ce colloque est d’explorer les multiples relations qui existent entre, d’une part, le design conçu comme rationalité et méthodologie innovantes dans les domaines et les pratiques de la vie (communication, écologie, arts, espaces, architectures, paysages, services, publicité, mode, photographie, hautes technologies, réalités virtuelles…) et, d’autre part, les sciences humaines et sociales recourant aux techniques de l’observation, de la participation et de l’analyse archivistique, systémique, stratégique et autres.

En tant qu’acte de création visant à solutionner des problèmes pratiques rencontrés par les individus, les communautés et les entreprises dans un contexte historique, social et culturel donné, le design entretient des rapports étroits avec l’ensemble des savoirs et des technologies dans un monde en transformation continuelle.

Les sciences humaines et sociales en mutation y occupent une place de choix comme en témoigne le design social ou l’innovation sociale par le design qui place l’humain au cœur du projet de création, en vue de construire les conditions du vivre-ensemble.

De là découle la prise en considération de l’implication individuelle du public ou des usagers, de leurs besoins et aspirations, de l’intelligence collective, du pouvoir d’agir et de la responsabilité sociale. Il n’y qu’à évoquer, à titre d’illustration, la théorie de l’acteur-réseau mettant en symbiose la trilogie des  sciences, des techniques et des sociétés dans une perspective de développement des nouveaux modes de direction et d’action. Ce sont ces modes qui permettent la construction conjointe des acteurs et des processus d’autant plus que l’innovation est le produit d’interactions complexes entre des partenaires multiples dans le cadre de la globalisation des échanges et des communications. 

Le territoire, au sens géographique et politique du terme, est non seulement le lieu d’inscription des interactions avec ce qu’elles charrient comme dysfonctionnements induisant l’entropie et le «mal être» social, mais également l’endroit où prennent forme les démarches créatives, l’empathie et les projets d’innovation structurés en fonction de visées esthétiques et pratiques.

Une nouvelle conception du monde

De la créativité au «design thinking» se met en place tout un processus d’actions humaines dénotant de capacités infinies d’imaginer, d’inventer et de construire de nouveaux rapports avec l’environnement, la culture et la société de sorte à produire des réalisations inédites et de s’adapter aux contraintes du milieu et des cadres de la connaissance.

En somme, tout ou presque tout est devenu design dans un monde de plus en plus digitalisé, bouleversant profondément les manières de penser, de faire et d’être, et instaurant un dialogue continu entre l’esprit de création et l’environnement. Celui-ci est, de plus en plus, soumis aux logiques de la production, de la consommation et de la modélisation, sans pour autant que ne soient évacuées la spontanéité et ses élans infinis ainsi que les résistances à l’uniformisation.

En symbiose avec les sciences humaines et sociales, le design qui donne à voir une idée et un projet, contribue à une nouvelle conception du monde et à un renouvellement des rapports avec l’histoire, la mémoire, le patrimoine et l’altérité, humaine et animale.

Trois axes de réflexion sont proposés, à titre indicatif et non exclusif, pour ce colloque visant à instaurer un dialogue entre le design et les sciences humaines et sociales ayant pour vocation de comprendre et d’analyser, dans une perspective transdisciplinaire, les enjeux techno-économiques, culturels et écologiques, ici et ailleurs, en Tunisie et dans le monde : 1 – Design et patrimonialisation; 2 – Design et espaces partagés; 3 – Design et démocratisation culturelle.

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