Des États arabes favorables à des forces de maintien de la paix pour diriger Gaza

Le Financial Times a indiqué dans un article d’Andrew England et de James Shooter que des pays arabes ont accueilli favorablement la proposition de forces de maintien de la paix pour diriger la bande de Gaza, ceci à un moment où les capitales occidentales et arabes tentent de parvenir à un plan qui puisse être mis en œuvre après la guerre.

Par Imed Bahri

Le journal affirme que «les propositions transférées aux États-Unis font partie de multiples propositions qui ont été discutées à un moment où les gouvernements arabes et occidentaux cherchent à mettre fin au conflit et luttent pour tracer une voie vers la stabilité régionale et la création d’un État palestinien.»

Dans le passé, les responsables arabes ont exprimé leur rejet d’une force régionale et internationale à Gaza et ont souligné l’importance de sa gestion par les Palestiniens. Les diplomates arabes ont déclaré que les réserves dans certaines capitales arabes s’étaient atténuées au cours des dernières semaines alors que les pays tentaient de montrer leur «engagement envers le processus de paix». «Nous savons qu’Israël a des inquiétudes [au sujet d’un État palestinien] et c’est une façon de dire: nous sommes prêts à aider», a déclaré un de ces diplomates.

Un autre diplomate arabe a déclaré que toute force doit obtenir l’approbation du Conseil de sécurité de l’Onu et être déployée pour une période temporaire afin de donner à l’Autorité nationale palestinienne le temps de développer ses forces de sécurité «capables» de poursuivre la mission.

L’après-guerre de Gaza

On aura compris que pour Israël, les pays occidentaux et les pays arabes, il y a un consensus sur le fait que ce n’est plus au Hamas de diriger le territoire palestinien. Cependant, la divergence entre Israël et les autres pays c’est qu’Israël ne veut pas se retirer militairement du territoire palestinien, veut y rester et compte diviser la bande de Gaza en deux, d’une part, et d’autre part, mettre la main sur l’Axe de Philadelphie frontalier entre Rafah et l’Égypte et ainsi imposer une occupation de fait du territoire palestinien, comme nous l’avons expliqué précédemment dans l’article «Révélation: Israël a démarré la construction de deux colonies à Gaza» publié le 20 avril dernier dans Kapitalis.

Le Financial Times explique que bien que l’idée de présence de forces internationales de maintien de la paix existe, toutefois, il n’est pas encore clair quels pays sont prêts à y participer.

Un troisième diplomate a déclaré que le pays initiateur de l’idée était l’Égypte alors que l’Arabie saoudite, la Jordanie et le Qatar s’opposaient au déploiement de forces de maintien de la paix. Un autre responsable a déclaré qu’il y avait un accord sur la nécessité de fournir une alternative à la présence des forces israéliennes à Gaza mais en ajoutant une question: «Quelles forces?» 

L’idée a été discutée avec le secrétaire d’État Anthony Blinken, qui a rencontré les ministres arabes des Affaires étrangères au Caire en mars. Depuis plusieurs mois, les pays arabes tentent de préparer un projet incluant une vision pour faire face à la crise qui a éclaté après l’opération Déluge d’Al-Aqsa le 7 octobre et les représailles israéliennes qui ont suivi contre Gaza.

La demande fondamentale pour ces pays arabes reste que l’Occident et Israël prennent des mesures irréversibles pour la création d’un État palestinien. Ils veulent que les États-Unis et les pays occidentaux reconnaissent l’État palestinien et soutiennent l’adhésion à part entière de la Palestine aux Nations Unies, ce qui, selon eux, fait partie du processus et non le résultat de celui-ci. Cependant, les plans d’après-guerre ont été minés par l’absence de vision israélienne quant à la durée pendant laquelle son armée resterait dans la bande de Gaza, qui accepterait-il pour la gérer et combien de temps la guerre continuerait.

Même en cas d’accord négocié, Israël a souligné qu’il contrôlerait la situation sécuritaire dans la bande de Gaza. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a refusé de permettre à l’Autorité nationale, qui a quitté Gaza en 2007, de jouer un rôle significatif dans la période d’après-guerre ni de permettre aucune avancée vers un État palestinien.

Un scénario de chaos à Gaza

Michael Waheed Hanna, analyste à l’International Crisis Group, a déclaré qu’Israël «crée activement un scénario de chaos à Gaza et ne fait rien pour combler ce vide» et «c’est pourquoi les gens sont coincés et parlent de nombreuses idées et là, il y a beaucoup de colère et de désespoir.» Hanna ajoute: «Il est difficile d’imaginer une image pratique [de la fin de la guerre] et c’est pourquoi on vous présente de nombreuses idées impossibles.»

Lors d’une conférence à Riyad la semaine dernière, les ministres arabes des Affaires étrangères ont donné des réponses vagues concernant la mission de maintien de la paix. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré: «Il est difficile de parler de cette question sans clarté sur les autres éléments.» Son homologue jordanien Ayman Al-Safadi a averti que toute force de maintien de la paix «sera considérée comme si elle renforçait la misère laissée par la guerre». Leur homologue égyptien, Sameh Choukry, a déclaré que le Caire était «prêt à jouer pleinement son rôle» et qu’il se basait «sur les risques et les résultats» et sur «l’évaluation finale des résultats finaux».

In fine, les États arabes influents du Moyen-Orient, en acceptant l’idée de forces de maintien de la paix pour gérer Gaza, cherchent à éviter l’occupation israélienne du territoire palestinien après la fin de la guerre et surtout à éviter pour l’Égypte qu’Israël mette la main sur l’Axe de Philadelphie. Sauf qu’en face, le génocidaire Benjamin Netanyahu n’est prêt à aucune concession et continue à s’entêter pour maintenir l’offensive de Rafah afin de mettre la main sur l’Axe de Philadelphie. L’objectif de l’Etat colonial israélien pour l’avenir est que tout accès à la bande de Gaza soit sous sa domination.

Des sionistes spoliateurs de terres

Preuve que tel est l’objectif de Netanyahu, dans la soirée du lundi 6 mai 2024, quand le Hamas a fini par accepter la proposition de trêve des médiateurs égyptiens et qataris alors que le mouvement palestinien campait précédemment sur un cessez-le-feu définitif et permanent et non une trêve, le bureau de Netanyahu s’est empressé de déclarer: «Le cabinet de guerre a décidé à l’unanimité de poursuivre les opérations à Rafah pour mettre la pression sur le Hamas afin de libérer les otages et concrétiser les objectifs de la guerre». Au même moment, l’aviation israélienne poursuit son pilonnage des populations civiles à Rafah.

Netanyahu et sa coalition gouvernementale fanatique sont des sionistes spoliateurs de terres et génocidaires qui ne reculent devant rien pour concrétiser le rêve sioniste de dominer l’intégralité du territoire palestinien et ils n’accepteront jamais ni de forces de maintien de la paix à Gaza et encore moins un État palestinien.

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