Un endettement record, une croissance économique en berne, une loi de finances 2025 devant être révisée, puisque d’importantes dépenses non prévues ont été programmées entretemps…, la nouvelle ministre des Finances, Michket Slama Khaldi, magistrate de son état, nommée il y a deux jours, sait-elle vraiment l’ampleur des tâches qui l’attendent?
Selon le Président de la République, Kais Saïed, qui l’a reçue, vendredi 7 février 225, Mme Khaldi, ex-présidente de la Commission nationale de la réconciliation pénale (CNRP), doit s’atteler sans plus tarder à faire avancer le dossier des biens et avoirs confisqués au clan de feu Zine El Abidine Ben Ali pour les faire restituer au peuple tunisien.
Ce dossier n’a pas avancé d’un iota depuis 2011, comme l’a rappelé récemment le locataire du Palais de Carthage, ce qui, semble-t-il, a été à l’origine de sa décision de limoger l’ex-détentrice du portefeuille des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia. On est donc censés attendre des résultats rapides sur ce dossier là, n’est-ce pas ?
A cet effet, le chef de l’Etat a mis l’accent sur «l’impératif de mettre sur pied une nouvelle approche centrée autour de l’unification des parties intervenantes dans la gestion de ce dossier et la nécessité de dresser un inventaire systématique des biens confisqués ou ceux qui ont été déjà cédés», comme indiqué dans un communiqué de la présidence de la république.
On peut cependant s’étonner qu’il a fallu attendre quatorze longues années pour en arriver à constater la nécessité de changer de méthode dans la gestion de ce dossier qui a fait couler beaucoup de salive et d’encre et coûté d’énormes sommes d’argent aux contribuables sans rapporter grand-chose aux caisses de l’Etat. Et se demander combien de temps faudrait-il encore attendre pour voir enfin élaborée et mise en œuvre cette «nouvelle méthode» que le président appelle de tous ses vœux et qui est censée faire rentrer quelques sous dans les caisses de l’Etat qui en ont rudement besoin.
La réunion d’hier a également été l’occasion de réaffirmer le rôle-clé dévolu à la douane tunisienne dans la protection de l’économie nationale et la lutte contre les différentes formes de contrebande, autre fléau qui gangrène l’économie nationale et dont les autorités publiques ne parviennent pas à venir à bout. Et dans ce contexte, l’assainissement de la gestion des ports commerciaux, et notamment celui de Radès, poumon économique du pays, ne saurait être retardé davantage. Et on imagine qu’en parlant de la douane, le président de la république pense aussi à ce problème.
I. B.
Donnez votre avis