Aux élèves martyrs de Mezzouna

Eminent économiste, et poète à ses heures, l’auteure ne pouvait rester indifférent au drame de Mezzouna (Sidi Bouzid) où trois élèves ont trouvé la mort, avant-hier, dans l’effondrement d’un mur de leur lycée, à la mémoire desquels il a écrit le poème ci-dessous.

Sadok Zerelli

Dans la clarté douce d’un matin d’école,  
Trois cœurs battants ont pris leur envol,  
Sous les pierres d’un mur devenu tombeau,  
S’est figé le rêve, s’est tu le mot.
*
Ils venaient pour apprendre, pour grandir,  
Portant l’espoir d’un monde à bâtir,  
Mais le destin, cruel et sans détour,  
A brisé leur jeunesse en plein jour.
*
Ô Mezzouna, village endeuillé,  
Ton sol pleure tes fils fauchés,  
Et leurs cahiers, restés ouverts,  
Gardent l’écho d’un souffle amer.
*
Martyrs d’un pays en oubli,  
Où les murs tombent, mais pas l’oubli,  
Votre absence crie dans les silences,  
Plus fort que mille doléances.
*
Ce drame n’est pas une fatalité,  
C’est un crime par oubli, par abandon, par désintérêt.  
Quand on préfère les discours aux audits,  
Quand on détourne les budgets, quand on ferme les yeux.
*
À vos familles, meurtries, orphelines,  
Va notre peine, pure et divine.  
Et que vos noms dans chacune de nos prières,  
S’élèvent plus haut que la pierre.

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