Suite à sa visite à Dahmani, avant-hier, où il a constaté l’état de délabrement d’une minoterie qui employait des dizaines de citoyens dans cette petite ville du nord-ouest tunisien, Saïed a appelé à prendre des mesures urgentes pour sauver des établissements négligées à cause des décennies de corruption et de mauvaise gestion.
C’est ce qu’a indiqué le président de la république, en recevant hier, vendredi 2 mai 2024, au Palais de Carthage, la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, Fatma Thabet Chiboub, le ministre des Affaires sociales, Issam Lahmar et le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh.
Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l’État a souligné, encore une fois, la nécessité de passer à la vitesse supérieure et de «rompre avec les méthodes traditionnelles qui consistent à créer des commissions et des sous-commissions dont les travaux restent sans effet ou résultat ou aggravent la situation sur le terrain».
Kaïs Saïed, qui semble prêcher dans le désert, tant ses recommandations tardent à être mises en application par une administration qui avance à pas de tortue, a plaidé pour «la mise en place de nouvelles méthodes de travail basées sur une pensée novatrice, permettant de raccourcir les délais et d’accélérer la mise en œuvre des réformes».
Il a, dans ce contexte, appelé à trouver des solutions urgentes aux établissements qu’il a visités, récemment, notamment la minoterie de Dahmani, l’usine de plastique de Mezzouna, «ainsi que d’autres infrastructures dans les régions longtemps marginalisées à cause de politiques injustes et inéquitables», indique le communiqué.
«Le diagnostic est clair, les causes sont connues, et les solutions doivent être rapides, transparentes et inspirées de la révolution et des attentes du peuple tunisien», a insisté le président, qui s’impatiente de voir ses paroles traduites en actes par un gouvernement qui conjugue mutisme et manque de réactivité.
Saïed a, en outre, indiqué – au cas où on aurait douté de sa maîtrise des sujets qu’il évoque – qu’il suit de près les moindres détails de plusieurs dossiers, et œuvre à mobiliser les financements nécessaires.
«Les ressources de la Tunisie sont importantes et ses richesses ignorées. Les bénéfices qui en sont tirés doivent revenir au peuple, après le démantèlement des réseaux de corruption qui gangrènent plusieurs structures administratives», a-t-il dit, selon le communiqué.
Il reste à espérer que ces «réseaux» soient mis hors d’état de nuire dans les meilleurs délais, car la machine administrative semble encore grippée et le président est le premier à s’en plaindre, sans que l’on sache s’il a vraiment une stratégie pour débloquer la situation. Car depuis le temps qu’il s’en plaint, sans que l’on entende la moindre explication de la part des membres du gouvernement des blocages ainsi constatés, les citoyens commencent à s’impatienter voire à désespérer.
I. B.
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