Que peuvent sérieusement attendre les habitants de Gabès, qui continuent de subir les rejets toxiques des usines d’engrais du Groupe chimique tunisien (GCT), de l’équipe chargée par le président Saïed de trouver des solutions à la crise environnementale dans leur région ?
Pour le moment, pas grand-chose, car on ne voit vraiment pas quelles solutions pourront être trouvées par ces chers experts qui n’ont pas déjà été identifiées et préconisées par leurs pairs au cours des années passées et qui ne consisteront pas au démantèlement pur et simple des usines polluantes ou leur déplacement dans des zones où elles risquent de faire moins de victimes, comme ne cessent de le revendiquer, à juste titre, les Gabésiens.
Le président de la république, Kais Saïed, qui dit suivre la situation «de près et au quotidien», continue, pour sa part, de croire au miracle et d’attendre monts et merveilles de ces dames et messieurs qu’il a reçus, pour la énième fois, samedi 6 décembre 2025, au palais de Carthage.
Selon un communiqué de la présidence de la république, la réunion a été l’occasion de passer en revue une série de «solutions immédiates» permettant de mettre fin à cette catastrophe environnementale. Il y aurait donc des «solutions» qui plus est «immédiates» et, mieux encore, «inscrites dans le cadre d’une vision stratégique et globale de la question environnementale en Tunisie», mais pour les connaître et juger de leur crédibilité et de leur faisabilité, surtout sur le plan du coût financier (car c’est là où le bât blesse), on devra encore attendre «quelques jours» selon le communiqué de la présidence, le temps que ces dames et messieurs daignent enfin nous livrer leur rapport contenant leurs recommandations.
Pour le reste, le communiqué de la rencontre d’hier ne nous apprend rien de nouveau : manque de maintenance et de renouvellement des équipements des usines du GCT, corruption dans l’attribution de marchés publics, recrutements arbitraires et injustifiés et autres complots politiques, qui ne consoleront pas beaucoup les habitants de Gabès ni ne leur donneront l’espoir de pouvoir respirer, demain, à pleins poumons.
I. B.



Donnez votre avis