L’homme qui veut verdir le désert tunisien

Abdelkader Slama, producteur de dattes (Slama Dattes) basé à Souk Lahad, gouvernorat Kébili, se présente sur son profil LinkedIn comme «global deal maker». Il veut «transformer les opportunités en transactions commerciales rentables», et pour cela, il cherche à entrer en contact avec des organisations ou associations en quête d’idées de projets à but non lucratif, dans le domaine de l’économie verte.

Les projets qu’ils porte, et qu’il aimerait pouvoir y associer des structures ou des acteurs civils capables de mobiliser des financements importants auprès de bailleurs internationaux, visent «améliorer les conditions de vie des habitants des zones touchées par l’avancée des dunes de sable» et à «promouvoir une agriculture oasienne écologique et équitable.»

Dans une partie de la région de Kébili où M. Slama vit, des habitants souffrent de l’avancée des dunes de sable qui envahissent les maisons et les oasis, causant ainsi d’importants dégâts et des problèmes environnementaux et sociaux, explique-t-il. «Dans les terres de Nefzaoua, toujours à Kébili, des agriculteurs ont, au contraire, besoin de sable pour régénérer les sols des anciennes oasis, comme à Souk Lahad et dans d’autres localités, et ils en recherchent activement», ajoute-t-il.

Pour résoudre cette équation et soulager les deux parties, des associations environnementales pourraient mobiliser des financements extérieurs auprès d’organismes soutenant la protection de l’environnement et l’amélioration de la qualité de vie, estime M. Slama.

L’objectif serait de retirer les dunes de sable et les dépôts accumulés sur les toits et les routes dans les zones touchées, puis de les transporter et les distribuer gratuitement aux agriculteurs dans les régions où ce sable est nécessaire, propose-t-il, en formant le souhait de pouvoir partager cette solution pratique et efficace au problème souligné, tout en attirant l’attention sur les opportunités existantes dans ces régions du sud-ouest tunisien qui ne manquent pas de potentialités agricoles, touristiques et autres.

«Ce projet est réalisable si des financements sont mobilisés à cet effet. Et il serait même possible d’éliminer toutes les dunes en un an si le travail est mené avec sérieux», estime M. Slama. Qui conclut un brin rêveur : «Nous évoluons dans un monde riche en opportunités; notre mission est de les reconnaître et de les saisir à temps.»

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!