Selon le dirigeant et député d’Attayar, Nabil Hajji, si le gouvernement Mechichi venait à voir le jour, on expérimenterait, pour la première fois en Tunisie, le système présidentiel dans un environnement démocratique.
Invité sur Express FM, ce matin, 12 août 2020, Hajji a assuré que jusque-là, et même lors de sa réunion d’hier avec des représentants d’Attayar et d’Echaâb, le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, se contente d’écouter, sans donner de précisions sur son prochain gouvernement, notamment sur la relation qu’il aura, en tant qu’indépendant des partis, avec les composantes du Parlement.
Alors que Mechichi a déjà consommé la moitié du temps alloué aux concertations, selon Nabil Hajji, n’y a pas vraiment eu de concertations à proprement parler, estimant que la composition gouvernementale est déjà prête et qu’elle a été conjointement conçue par le chef du gouvernement désigné et le président de la république – qui l’a lui-même nommé – Kaïs Saïed.
Tout en assurant que Saïed était également celui qui avait choisi de placer Mechichi à la tête du ministère de l’Intérieur, Hajji a affirmé qu’on s’apprêtait peut-être à découvrir le système présidentiel en Tunisie – réclamé par de nombreux citoyens – avec un président élu, un premier ministre choisi par ce dernier et des partis politiques libres au Parlement.
Concernant la position d’Attayar face au gouvernement Mechichi, Hajji a laissé la porte ouverte à toutes les possibilités : «Nous voterons ce que l’intérêt du pays exigera, que ce soit à court ou à long terme», demandant plus de coopération, au niveau communicationnel, de la part de Mechichi.
L’ancien dirigeant au sein du Congrès pour la république (CPR) a, sur un autre plan, prévu que la durée de vie du gouvernement Mechichi, s’il est approuvé par le Parlement, ne dépassera pas une année, insistant sur l’importance de préparer le terrain, durant cette période, à la tenue d’élections législatives (anticipées) dans les règles de l’art…
Pour cela, il préconise «une batterie de nouvelles lois» réformant la loi électorale pour qu’elle tienne davantage compte du financement des partis, de la loi des associations, de l’activité des médias audio-visuels, etc.
«La politique, aujourd’hui, se fait avec des éléments extra-politiques. Ça ne sert à rien de refaire les élections avant d’apporter les réformes nécessaires», a-t-il ajouté, laissant entendre par là qu’avec la loi électorale actuelle et l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), sans véritables moyens pour contrôler les financements des partis et de leurs campagnes électorales, les résultats des élections ne peuvent qu’être biaisés. Et l’argent sale continuera à fausser le jeu politique dans le pays.
C. B. Y.
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