La croissance économique de la Tunisie s’est considérablement ralentie entre 2011 et 2020 à 0,58% par rapport à la décennie précédente (un taux annuel moyen de 4,5%), selon l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq).
Des baisses substantielles ont été observées en 2020 et 2011, entraînées respectivement par la pandémie de Covid-19 ainsi que par l’instabilité politique, sécuritaire et sociale post-révolution couplée à une situation internationale défavorable.
L’Itceq a publié vendredi 19 août 2022 le Tableau de bord de l’économie tunisienne qui met en lumière l’évolution des principaux indicateurs économiques, principalement en relation avec la compétitivité depuis 2000.
Les principaux résultats montrent une reprise de 2,2% de l’activité économique en 2022, selon le Fonds monétaire international (FMI), tout en tenant compte de l’impact direct et indirect du conflit russo-ukrainien sur l’économie nationale.
Les investissements diminuent considérablement
L’effort d’investissement ralentit depuis 2011, atteignant en moyenne 19,8% entre 2011 et 2020 contre 24% sur la période 2001-2010. Une forte contraction est constatée depuis 2020, avec un taux ne dépassant pas 15,4% en 2022.
Une utilisation inefficace des investissements a été aussi mise en évidence.
La productivité du capital a diminué de 1,7 % en moyenne entre 2011 et 2020.
Le déficit du compte courant en pourcentage du PIB s’est considérablement creusé depuis 2011, atteignant 10,3 % et 10,8 % en 2017 et 2018, respectivement. Ceci est étroitement lié à l’envolée du déficit commercial. Il a diminué depuis 2019, se maintenant à 6,2 %.
Le déficit budgétaire s’est également creusé depuis 2011 pour s’établir à 5,4% du PIB en moyenne entre 2011 et 2020 contre 2,6% au cours de la décennie précédente. Il a culminé en 2020 puis en 2021 du fait de la pandémie de Covid -19.
Hausse de l’inflation, baisse de l’épargne
Le taux d’inflation affiche une tendance à la hausse depuis 2011, s’établissant en moyenne à 5,3% jusqu’en 2020 avec un niveau record en 2018 (7,5%). Les pressions inflationnistes ont persisté au premier semestre 2022 et devraient augmenter compte tenu de la flambée des prix des matières premières et des carburants induite par la guerre russo-ukrainienne.
L’épargne nationale brute a légèrement diminué pour atteindre une moyenne de 12,8% du revenu national brut de 2011 à 2022 (contre une moyenne de 21,4% entre 2001 et 2010). Cela s’est traduit par une décélération de la capacité d’autofinancement des investissements.
D’après Tap.
Donnez votre avis