Accueil » La Tunisie au bal des traitres

La Tunisie au bal des traitres

Mohamed-Ben-Naief-Béji-Caid-Essebsi

Mohammed Ben Nayef Al Saoud, prince héritier et vice-Premier ministre saoudien reçu par Béji Caïd Essebsi.

L’Arabie saoudite fait la guerre au Hezbollah et à l’Iran… pour le compte d’Israël et des Etats-Unis. Mais que vient faire la Tunisie dans ce bal des traitres ?

Par Dr Fethi El Mekki *

C’est désormais officiel, la Tunisie amorphe et déglinguée, est désormais une province de Tel Aviv…

Le 1er et 2 mars 2016, on a assisté à des choses étranges qui dérangent. Nos politiques ou du moins ce qu’il en reste, vivants dans le passé parce que totalement «dépassés», ont, pour des raisons qui demeurent «très obscures», décidé de gâcher notre humeur printanière. Avec eux, il ne se passe rien, mais on ne cesse de rigoler.

L’histoire retiendra que l’alliance israélo-saoudienne a été mise à nu ici, à Tunis, après avoir été longtemps secrète et clandestine comme un amour adultérin.

Le 7 mars, à la Knesset, Benyamin Netanyahu a déclaré que la démarche du Conseil de coopération du Golfe (CCG), sous l’égide des Saoudiens, contre le Hezbollah, le parti chiite libanais, est un succès pour Israël. Voilà, tout est dit…

Après la si triste mise en scène de l’inénarrable sommet «des amis de la Syrie» avec Hillary Clinton et Moncef Marzouki, le 24 février 2012, sous l’égide du perdant d’office, notre si pieux philosophe, la Tunisie vient de signer une autre très mauvaise partition. Le feuilleton surréaliste se poursuit et les bavures s’accumulent. C’est confirmé, c’est sûr, nos politiques cherchent les coups de bambous sur les genoux.

Les événements de ces derniers temps nous ont révélé tellement de fantaisies que l’on ne s’étonne plus de rien. Mais quand même !!!

Seraient-ils sous l’effet de la récente visite à Tunis de la fée Madeleine Albright?

C’est sûr, la politique rend fou :

Le 1 et le 2 mars 2016, tout le monde voulait une place pour le cirque du désert : la 33e session du Conseil des ministres  arabes de l’Intérieur, qui a publié une déclaration où il qualifie le Hezbollah libanais d’organisation terroriste. C’est sûr, on ne rêve plus, et un seuil dans le loufoque politique et diplomatique a été franchi. Dans la salle, il ne manquait que les chameaux.

Les champions de la chasse de la gazelle, à cheval avec des faucons sur les épaules, cuisiniers quatre fourchettes du meurtre, qui ont gagné la médaille d’or de la trahison envers les Irakiens, Syriens, Libyens et Yéménites et autres, dont les réunions ne servent qu’à épater la galerie des sages de Sion et à amuser les tapis en soie d’Orient et terroristes jusqu’à l’os, se permettent non seulement de juger qui est terroriste ou pas, mais en plus, nous ont «embobinés» pour nous entrainer dans une aventure dont eux-mêmes ne maitrisent nullement les effets collatéraux.

Ils tentent une diabolisation du Hezbollah en faisant croire qu’il constitue un danger pour le monde entier et pourquoi pas, tant qu’on est dans le caricatural, ne pas réussir à créer une énième «coalition internationale» contre lui, pour sauver «la démocratie au Liban»? En fait, c’était si comme on avait un Marc Dutroux dans une manifestation contre la pédophilie.

Avec un manque de tact très peu réjouissant, ces médaillés olympiques de la langue de bois, habitués à regarder ailleurs quand passent les vrais scandales, toujours prêts à remuer les oreilles pour les sionistes, ont déclenché la toute première partie du plan qui vise à attirer les Perses dans un piège qui permettrait d’éliminer le dernier grand Etat gênant du Moyen-Orient, l’Iran, qui, avec la Russie et le Hezbollah, n’a non seulement pas permis aux Sionistes d’anéantir «l’axe de la résistance» à partir de la citadelle centrale syrienne, mais en plus en a renforcé le poids militaire et stratégique, qui est désormais plus important qu’il ne l’était il y a cinq années, mettant fin ainsi au plan machiavélique d’Oded Yinon, qui préconise le démembrement du monde arabe… pour foutre la paix, une fois pour toute, à l’Etat hébreu.

Pour les observateurs avertis, il ne serait pas surprenant d’assister, prochainement, à un «attentat commis» par le Hezbollah contre des intérêts occidentaux au Liban, déclenchant la pleurniche habituelle: «Implication du Hezbollah dans des affaires de sabotage et ingérence iranienne dans les affaires régionales arabes»… pour déclencher les foudres célestes contre les Perses.

Puisque le 29 février 2016, un cargo togolais, provenant d’Izmir et allant à Tripoli au Liban, a été arraisonné au large de la Crète. Il contenait 6400 armes à feu sophistiqués et 45 tonnes de munitions et d’explosifs. Ce qui ne participera pas à éviter une déstabilisation de la situation sécuritaire libanaise avec ouverture de fronts contre le Hezbollah et son mentor : l’Iran.

Il ne fait aucun doute que pour ces piètres politiques et leurs commanditaires, leur intelligence est leur gros handicap… Parions qu’au prochain sommet de ces «ministricules» prévu au mois d’avril prochain, on aura droit aux mêmes ordres du jour et aux mêmes jappements.

Cafouillages, bafouillages et babillages :

Après le rocambolesque court-métrage du container d’armes du port Rades, qui nous a amusés, puisque les armes en plastique, après moult palabres, chicanes et tergiversations, étaient très loin d’être en plastique et le ministre des Finances, Slim Chaker, nous a prouvé qu’en Tunisie, les «hommes» ne sont pas une espèce en voie de disparition, voilà que la crème des ministres arabes a assuré un show de ce qui pourrait passer pour un bêtisier de fin d’année.

Heureusement que, comme il est quasiment impossible de faire boire un âne qui n’a plus soif, les Tunisiens sont assez intelligents, éveillés et dégoûtés pour ne pas ressentir une infinie aversion face à cette énième parodie, menée par des Saoudiens, pas très innocents.

Et en ces temps de disette, nos épiques politiques, qui n’ont jamais manqué d’allure, ont mené grand tapage, dans une confusion sans pareil, au sein d’un gouvernement incroyablement hors du temps, après l’annonce de cette misérable décision, en nous gavant d’élucubrations, de jeux de mots et de lumières, pour nous embrouiller. La greffe n’a bien pas pris, nous laissant hérissés et révulsés.

Les marionnettistes doivent bien rigoler entre eux en se disant que plus ils racontent des salades plus cela fonctionne. Quant aux marionnettes, elles semblent trouver leur compte… (en banque).

Le pacte des loups :

Benoitement deux et deux font quatre, mais pas en politique, où la vérité déroge et dérange et où réfléchir, c’est allumer la mèche d’un explosif. Lors de ce «sommet», j’aurais demande aux bouchers sanglants du Golfe Persique, petits toutous des Américains et Israélites du cœur et qui aujourd’hui n’ont aucune honte à détruire les pays arabes à la place des Israéliens, de cesser de bénir les bombes à fragmentations balancées sur les enfants et les femmes syriens et yéménites.

Ce qui est choquant, ce n’est pas la guerre en elle-même. Il y en aura toujours tant que l’homme existera. Mais le silence autour de ces massacres et de leurs instigateurs. Cela fait partie de la mascarade et du spectacle : il faut jouer le jeu en silence et taire les décorations en sus… Puisque, deux jours après son passage à Tunis, le 4 mars, le ministre de l’Intérieur saoudien a été reçu, à l’Elysée, par François Hollande, toujours infatigable question dérapage, qui lui a remis la médaille de l’ordre national de la légion d’honneur, la plus haute distinction française, pour tous ses efforts dans la lutte contre le terrorisme. La séquence est surréaliste. Là on n’est plus dans le «Bébête show» mais carrément au stade de la démence syphilitique. Bien évidemment, ce cirque sans chapiteau n’a pas été relayé par la presse hexagonale et mondiale et politiquement parlant; il est pratiquement difficile, voire impossible de se prostituer d’avantage.

Avec le président Oblabla prix Nobel de la paix, on pensait, nous dit-on, avoir atteint le fond…

Trucs et trucages :

C’est presque officiel, la fête folklorique celte, païenne et masquée d’Halloween n’est plus le 31 octobre mais désormais, le 11 mars, après le cirque du soleil de la Ligue des Etats arabes, au Caire, où les homologues des «ministricules» arabes de l’Intérieur, en l’occurrence ceux des Affaires étrangères ou plutôt des affaires étranges, ont entériné une résolution classifiant le Hezbollah parmi les organisations terroristes… commettant ainsi une nouvelle turpitude qui défie l’entendement.

Cette Ligue, qui n’a jamais justifié sa raison d’être, ne fait que confirmer ce que les mauvaises langues ont toujours affirmé : elle a été créée pour une meilleure gestion de ceux qu’elle est censée servir et fouetter les récalcitrants comme la Libye et la Syrie. Et elle a bien réussi…

Créée le 22 mars 1945, la plus ancienne organisation internationale, créée dans le monde après la seconde guerre mondiale, n’est qu’une coquille vide et une girouette qui exécute les ordres des Etats voyous. La liste des ratages des enjeux économiques et géostratégiques est interminable et, aujourd’hui, elle ne fait que clouter le cercueil de ce qui reste du monde arabe.

A la place de son secrétaire général, Nabil Al-Arabi, qui porte très mal son nom d’ailleurs, j’aurais patienté 11 journées de plus, avant de participer à cette «noce», pour fêter convenablement le 71e anniversaire de la création de cette association de malfaiteurs.

Les apprentis sorciers ne sont désormais pas tous à Tel-Aviv. Le beurre de la collaboration (dans le sens très noble du terme) est très rentable. Désormais à part le beurre et l’argent du beurre, on espère le crédit du crémier et le… «sourire» de la crémière.

Les Al-Saoud le paieront, un jour ou l’autre…

Constat amer :

Notre pauvre Tunisie, humiliée et décrédibilisée, fait «du bon bouleau».

Il est bien clair que les «vainqueurs» des élections d’octobre 2011 ont participé activement au déclenchement de guerre en Syrie et que ceux du mois de novembre 2014 sont en train de contribuer à déclencher la guerre contre les Perses.

Quant au Tunisien, pas encore habitué à ce type de «bourde millimétrique», il faudrait qu’il consulte un psychiatre ou un exorciste. Ça dépendra du jour.

Aujourd’hui, on l’a compris. A l’époque, les gens n’ont pas très bien compris. C’est simple. La vérité coûte. Le mensonge et la traitrise rapportent.

Il faudrait quand même, qu’un jour, ils nous expliquent pourquoi tous ces bals masqués ? Et, surtout, à quand une petite rafale de vérités?

Le 2 et le 11 mars à Tunis et au Caire, pour sauver l’honneur des Maghrébins, heureusement, qu’il y avait les Algériens…

* Pneumo-allergologue.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!