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Exposition ‘‘La dernière danse’’: Au cœur du rituel stambeli de Tunisie

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L’Institut français de Tunisie (IFT) accueille, jusqu’au 6 juillet 2016, une exposition du photographe Augustin Le Gall intitulée ‘‘La dernière danse’’.

Par Fawz Ben Ali

L’exposition photographique, qui rend hommage au stambeli, héritage spirituel et musical de la communauté noire en Tunisie, offre au public tunisois une occasion de re-découvrir, à travers une sélection de photos, un pan de leur héritage culturel, qui demeure encore méconnu.

La démarche d’Augustin Le Gall se distingue par son aspect documentaire et narratif sur l’homme et ses pratiques, les identités en construction et les sociétés en mutation. Ses travaux sont régulièrement exposés, notamment au Mucem (Marseille), à l’Institut des cultures d’islam (Paris), au siège d’Amnesty International (Londres) ou encore à la Bibliothèque nationale de Tunis.

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Le culte des ancêtres et des saints

Ses études d’anthropologie l’ont amené à porter un intérêt particulier au monde arabe et à la Méditerranée. Depuis 2011, la Tunisie devient son sujet de prédilection, avec ‘‘Tunisie, portrait d’une révolution’’; ‘‘Sous le jasmin, histoire d’une répression en Tunisie’’ et le dernier projet en date, ‘‘La dernière danse’’.

Assimilé au gnawa marocain et au diwan algérien, le stambeli tunisien est arrivé avec des populations originaires de l’Afrique subsaharienne dans le cadre de l’esclavage pendant la traite orientale. Il s’est alors répandu jusqu’à faire partie de nos traditions, mariant le culte des ancêtres du peuple Haoussa et le culte populaire des saints musulmans.

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Pour mieux mener son enquête sur le stambeli, Augustin Le Gall s’est aventuré au cœur de la médina et a suivi Riadh, l’un des derniers «arifa» (voyant guérisseur), dans l’une des quatre maisons dédiées aux pratiques du stambeli, une maison dans laquelle repose le saint Sidi Ali Lasmar, personnage sacré de la communauté noire de Tunis.

L’exposition est une sorte de portrait-reportage du personnage de Riadh, qui, initié depuis son adolescence aux secrets du culte, devient le représentant d’une danse mythique et de pouvoirs surprenants. Grâce à des dons surnaturels, Riadh dit pouvoir communiquer avec les esprits et révéler l’origine du mal de ses patients.

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Un univers magique et mystique

Que ce soit dans les rituels publics à caractère festif ou les rituels privés à caractère thérapeutique, la musique est un élément caractéristique et vital dans le stambeli. Le maître de cérémonie, nommé «maàlem», effectue des chants repris par la troupe de musiciens qui jouent du guembri, tabl et qraqeb.

Le rythme s’intensifie en une transe que le photographe met en évidence à travers la figure centrale de l’exposition, Riadh, dont le corps est projeté contre les murs, quelques minutes après le chant dédié aux esprits de la mer.

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Mais qu’en est-il aujourd’hui de cette pratique ancestrale? Dans le documentaire diffusé parallèlement à l’exposition, les derniers représentants de ce culte nous expliquent qu’ils peinent de plus en plus à trouver leur place dans une société en pleine mutation et que leur danse est menacée, surtout ces dix dernières années avec le décès des derniers «arifa».

Augustin Le Gall nous invite à regarder de plus près l’univers magique et mystique du stambeli, entremêlé de musique, de danse, d’odeurs et de couleurs.

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