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L’hôpital de Médenine accusé de négligence suite au décès d’Oussama

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Les parents d’Oussama Laaroussi accusent l’hôpital régional de Médenine d’être responsable de la mort de leur fils de 23 ans.

Badii Atoui, ami et voisin du défunt, a indiqué à Kapitalis qu’une plainte est en cours et que des manifestations seront organisées pour demander que justice soit faite.

Oussama a eu un accident de moto, dimanche dernier, vers 17h30, et a été transporté à l’hôpital régional de Médenine. Bien qu’ayant une forte douleur à la tête à l’arrière de l’oreille gauche, le médecin qui l’a pris en charge lui  a prescrit des anti-inflammatoires et des antidouleurs et lui a demandé de rentrer chez lui, précisant que sa blessure n’est pas inquiétante.

Selon la même source, la famille et les proches du blessé ont du insister et faire appel à des pistons pour qu’on lui fasse un scanner d’autant qu’Oussama s’était évanoui plusieurs fois, mais cela n’a pas inquiété outre mesure les médecins.

«Ils ont pris la blessure d’Oussama à la légère et on a du faire intervenir sa tante paternelle, qui travaille à l’hôpital, pour que l’équipe présente accepte de lui faire un scanner, vers 22h, pour découvrir qu’il a une hémorragie interne», précise Badii, ajoutant que le calvaire ne s’est pas arrêté là. «Les médecins ont décidé son transfert à l’hôpital de Sfax et aucune ambulance n’était disponible. Les ambulanciers ont pris beaucoup de temps et avant de se décider à transporter Oussama, le lendemain vers 1h30 du matin, alors qu’il était en souffrance et s’était à nouveau évanoui. Une perte de temps inexplicable», raconte Badii Atoui.

Dès son arrivé à l’hôpital de Sfax, Oussama a été opéré. Il est resté 24 h dans le coma avant de rendre l’âme, hier après-midi.

Pour la famille du défunt, son décès est du à la négligence de l’hôpital régional de Médenine et ne s’explique pas pourquoi le staff médical a perdu autant de temps. «Je ne sais même pas pourquoi Oussama n’a pas été pris en charge à Médenine, puisque l’hôpital a les équipements nécessaires et des médecins étaient disponibles. A mon sens, c’est le manque de conscience professionnelle des médecins de Médenine qui a tué mon ami», ajoute Badii.

Le corps d’Oussama Laaroussi sera transféré à Medenine, aujourd’hui, où il sera enterré. Son père, menuisier, portera plainte après la cérémonie de recueillement et les amis du défunt prévoient des manifestations dans la région pour dénoncer le laxisme des médecins et les problèmes auxquels les habitants font face pour bénéficier des soins adéquats.

«Ce n’est pas le premier manquement enregistré à l’hôpital régional où il faut avoir des pistons pour être pris en charge. Si tu n’as personne pour intervenir, tu meurs et on dira que c’est écrit (le maktoub), sans vraiment chercher la cause et la corriger. Les conditions des patients sont inhumaines et nous avons toujours dénoncé le laxisme des médecins et infirmiers de cet hôpital où une sérieuse enquête doit être ouverte par les autorités de la Santé», a conclu Badii.

Y. N.

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