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Festival d’Ezzahra : Du 7e art pour accompagner la fin de l’été

Tahar-Cheriaa

Avec la fin de l’été , le festival d’Ezzahra ne se résigne pas à baisser le rideau en proposant sa «Session cinématographique Tahar Cheriaa».

Par Hamadi Abassi

C’est, pour les organisateurs, une manière de profiter intelligemment des ultimes soirées d’été en assistant à un choix de films tunisiens, une sélection de courts et longs métrages représentatifs de différentes démarches cinématographiques qui ne manqueront pas de mettre en appétit ce public frustré par l’absence inexpliquée d’une cinémathèque qui préserverait et diffuserait sa mémoire filmique.

La Session cinématographique Tahar Chriaa est une belle initiative à mettre à l’actif de Naoufel Ben Aïssa, le dynamique et entreprenant directeur du festival d’Ezzahra, qui assume avec beaucoup de volontarisme cette responsabilité.

Mohamed-Challouf-et-Tahar-Cheriaa

Tahar Cheriaa peu de temps avant sa mort (ici avec le cinéaste Mohamed Challouf).

L’artiste, docteur en musicologie, compositeur, musicien s’emploie à donner corps à un espace multidisciplinaire susceptible d’accorder davantage de visibilité aux jeunes créateurs.

Une scène, où se sont produits au cours de cette session de brillantes formations musicales et des voix pétries de talent : ‘‘Asrar’’ de Raoudha Abdallah, ‘‘Ala J’Nahoul Watar’’ d’Anis Klibi et la participation d’Asma Othmani, ‘‘El Oudhounoul Aticha’’ d’Abdelkrim Basti avec Mounir Mehdi, Zouhour Chaari, Leïla Achraf et Nejib Khlass.

Une programmation qui brasse très large en accueillant des artistes confirmés dans différentes disciplines.

Lundi dernier, dans un théâtre de plein air comble, la Session cinématographique Tahar Cheriaa débutait par un long métrage de Selma Baccar ‘‘Habiba M’Sika’’ avec Souad Hamidou dans le rôle titre. Une reconstitution de la carrière et de la vie tumultueuse de la plus grande star de confession juive de la chanson tunisienne des années 1935. Un film plaisant et délicieux qui nous plonge dans une douce nostalgie.

La seconde séance de la soirée se poursuivait avec l’inénarrable et inclassable ‘‘Salam Alikom’’, un spectacle humoristique assuré par une trilogie d’amuseurs les plus en vogue du moment Fayçal Lahdhiri, Bassam El Hamraoui et Migalo, l’imitateur aux multiples registres vocaux. La notoriété nullement usurpée de ce trio lui permet de surfer sur tous les thèmes, une liberté de ton qui dévie rapidement vers un burlesque de troupier, associé à des digressions scatologiques et des calembours déprimants de facilité. En costume cravate, ces pieds nickelés irrévérencieux desservent leur personnage politiquement incorrect. En l’absence de textes bien ficelés, leurs imitations des personnages politiques tunisiens perdent de leur verve et mordant, laissant en plan leur public friand de ces prouesses d’imitateurs.

‘Salam Alikom’’ souffre de ces multiples carences, et gagnerait à être davantage dépouillé et  plus clair, pour passer honorablement la rampe de la scène.

Pour la séance de mardi, la première partie de la soirée a été assuré par un spectacle multi générationnel ‘‘Free Namoul’’ (El Nemla El Horra) de Walid Ezzine et Marouan Jaloul : du théâtre intelligent comme on aimerait en voir plus souvent.

La veillée s’est poursuivi avec un film âpre et palpitant, une immersion implacable dans l’univers de la psychiatrie et de la folie. ‘‘Jounoun’’ de Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi, une magistrale rencontre artistique entre Mohamed Ali Ben Jemaa et Jalila Baccar.

Junun-de-Jalila-Baccar

Jalila Baccar et Mohamed Ali Ben Jemaa dans  »Jounoun », exploration de l’univers de la folie.

Programme :

Mercredi 2 septembre, à 20 heures : le cirque Paparoni proposera au enfants un franc divertissement sur la piste des étoiles. En deuxième partie de soirée, la magie en celluloïd reprendra ses droits avec un court métrage ‘‘Sab Errach’’ de Samir Harbaoui.

Jeudi 3 septembre, à 20 heures : projection du long métrage de Nasreddine Sehili ‘‘Mar W’Sbar’’, qui mérite d’être découvert, ainsi que le court métrage du même réalisateur ‘‘Chak Wak’’.

Vendredi 4 septembre, à 20 heures : projection du film polémique de Chawki Mejri ‘‘Mamlaket En’Neml’’.

Samedi 5 septembre à 20 heures : projection du long métrage ‘‘Sirrâ’’ de Moncef Bouricha.

Dimanche 6 septembre à 20 heures : Raoudha Abdallah chante la Palestine. Et à 22 heures, le cinéma reprendra ses droits avec le long métrage ‘‘El Bahth Ala Aïda’’ de Jalila Baccar.

Lundi 7 septembre : Balti mettra le feu sur la scène du théâtre de plein d’Ezzahra pour une soirée de rap.

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