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Coup d’envoi à Sfax du Tunisia Africa Business Council

TABC-Sfax

Sfax vient de lancer son Tunisia Africa Business Council (TABC) et espère gagner des marchés dans le continent africain.

Par Zohra Abid

Deux heures avant la cérémonie officielle de lancement du TABC-Sfax, mercredi dernier dans un hôtel de la capitale du sud, Bassem Loukil, président du TABC, a inauguré le bureau régional de cet organisme créé en mai dernier, sis au 4e étage de la Résidence Zephyr, en présence de plusieurs opérateurs économiques de la région. Il s’agit, en fait, du même bureau hébergeant l’Union des petites et moyennes industries de Tunisie (UPMI). A l’occasion de cette inauguration, un contrat de partenariat a été signé entre le TABC et l’UPMI. Objectif : se tourner davantage vers l’Afrique pour gagner des parts de marché dans ce continent d’avenir.

Bassem-Loukil-TABC-Sfax

Bassem Loukil et Ameur Abdennadher inaugurent le local du TABC-Sfax. 

Se concentrer sur les PME

«A cause des grèves qu’a connues la région, on a dû reporter cette inauguration d’un mois. Notre objectif est de renforcer notre présence économique en Afrique», a déclaré Bassem Loukil, tout en précisant que les dirigeants politiques et les responsables de la diplomatie sont concernés par cette réorientation stratégique portée par le TABC, une ONG dont le but est de faciliter la tâche des industriels dans les pays africains. La Tunisie pourra aussi, selon M. Loukil, «servir d’une porte sur l’Afrique» pour les opérateurs des autres régions.

M. Loukil a également précisé que la Tunisie regorge de talents aux compétences diversifiées, peu exploitées à l’étranger et qui ont tout à gagner si elles se tournent vers l’Afrique. «Nous sommes dans une période de crise, aller vers de nouveaux marchés est une lueur d’espoir pour sauver notre économie. Nous n’avons aucun choix sauf d’aller vers le continent», a-t-il expliqué, tout en rappelant que Sfax, 2e ville industrielle de la Tunisie après Tunis, compte plus d’1 million d’habitants, regorge de compétences et représente un vrai potentiel pour l’Afrique.

TABC-UPMI

Accord TABC-Sfax et UPMI.

«Il faut donc se concentrer sur les PME, qui sont le noyau dur de l’économie tunisienne, pour s’ouvrir sur de nouveaux marchés. Et toutes les pièces du puzzle existent à Sfax. Il ne nous reste qu’à franchir le pas pour conquérir l’immense marché africain qui attire les investisseurs du monde et où il existe une forte demande dans tous les secteurs», a-t-il ajouté.

Un continent d’avenir

Avec presque ces mêmes mots, Bassem Loukil a présenté lors de la cérémonie du lancement du TABC, les opportunités des marchés en Afrique et le rôle à jouer par les politiques. Il a également remercié le représentant du TABC à Sfax Ameur Abdennadher, vice-président de l’UPMI qui était dès le départ partant dans ce projet.

C’était en présence de Mohamed Loukil, fondateur du Groupe Loukil ainsi qu’un grand nombre d’industriels et hommes d’affaires de la région. Tous ne parlaient que de la forte crise, de l’inflation, du marché de la contrebande, du laxisme de l’Etat… à cause notamment de l’inflation et du marché de la contrebande et que le TABC représente une opportunité.

Ameur-Abdennadher-et-Bassem-Loukil

Signature de l’accord TABC-UPMI.

«La crise n’est pas près de se terminer et la relance annoncée se fait attendre. Aussi faut-il chercher de nouvelles opportunités qui sont, aujourd’hui, en Afrique, un continent qui se développe, s’urbanise de plus en plus et réalise un taux de croissance moyen parmi les plus élevés au monde», a enchaîné M. Loukil, en rappelant que le continent n’est pas surendetté et qu’il possède encore des gisements inexplorés. Ce sont là, on l’a compris, autant d’opportunités pour le TABC qui cherche à ouvrir la voie devant les opérateurs économiques tunisiens pour conquérir de nouveaux marchés et faire avancer l’économie.

Le président du TABC n’a pas manqué, dans ce contexte, de déplorer le manque de dynamisme de la diplomatie tunisienne en Afrique, qui ne dispose que de 7 ambassades au sud du Sahara.

Dans les radars du monde

Avec 1,2 milliard d’habitants, 2 milliards d’ici 2030 et 50% de la population qui va se trouver dans les villes, l’Afrique offre un grand potentiel de développement et de croissance. «Imaginez les projets d’infrastructures qui seront mis en route et les besoins en matières de construction, d’énergie, d’éducation, de santé et de conseil qui se feront ressentir. L’Afrique est aujourd’hui dans les radars du monde. La Chine est déjà là, les Etats-Unis s’y intéressent et les Européens y lorgnent de plus en plus. Et pour cause : les richesses africaines sont importantes et à moitié exploitées», a plaidé, de son côté, Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances et président d’honneur du TABC. «Dans cette Afrique qui progresse, il y a certes des risques, mais ils valent la peine d’être pris et une nouvelle génération d’opérateurs est en train d’émerger. Les prochains milliardaires seront des Africains et non des Chinois. Savez-vous que la moyenne du taux de pénétration d’internet a déjà atteint 32% et qu’il dépasse 50% dans certaines régions du continent. Et alors que notre pays vient d’ouvrir son 1er Mall, ces centres commerciaux poussent comme des champignons en Afrique», a ajouté l’ancien candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAC), dont le tropisme africain ne date pas d’aujourd’hui, puisqu’il avait déjà travaillé avec les pays de l’Ouest africain quand il était banquier au Maroc.

Bassem-et-Mohamed-Loukil

Mohamed Loukil, fondateur du groupe homonyme (à droite) s’est joint à la cérémonie.

Un bol d’oxygène pour une économie en crise

La Tunisie, qui a enregistré un grand retard dans ce domaine, doit reprendre la position qu’elle avait, dans le continent, il y a 30 ans et qu’elle a malheureusement perdue. «La société Steg International fait du bon travail et est devenue une référence en Afrique. Les Africains apprécient l’expertise tunisienne dans plusieurs domaines. Notre rôle aujourd’hui est de défendre notre cause et de convaincre nos dirigeants. Nous devons être présents dans les domaines où la demande s’exprime, que ce soit au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Mali ou ailleurs. Faisons comme les Libanais, les Chinois et les Asiatiques qui sont déjà très actifs dans ces pays. Sinon, nous nous le regretterons», a encore expliqué M. Jalloul.

Pour Ameur Abdennadher, vice-président de l’UPMI et président du bureau du TABC-Sfax, «les temps sont durs, en raison de la crise, avec la persistance du chômage et de l’inflation». «C’est le moment d’aller en Afrique», a-t-il souligné, en espérant en convaincre bientôt les 700 industriels de la région, dont 150 membres de l’UPMI, dont beaucoup ont enregistré une forte baisse d’activité et certains au bord de la faillite ou presque. Si l’Afrique peut leur apporter un peu d’oxygène, le jeu en vaudrait la chandelle.

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