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Nidaa Tounes : Le rêve ne meurt pas

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Nidaa Tounes peut encore être sauvé par les militants et, surtout, les militantes de l’ombre.

Pour sortir de la crise, Nidaa Tounes doit se doter d’une nouvelle équipe, formée d’une majorité significative de femmes, qui mènerait toutes les parties à un 1er congrès électif.

Par Khaoula El Cadi

Durant ces dernières semaines tout le monde a cru qu’il est de son devoir d’analyser la situation dans laquelle se trouve Nidaa Tounes. La plupart du temps c’était pour le faire couler un peu plus et se dégager de la responsabilité.

Quand tout va pour le mieux, tout le monde se proclame militant et plus encore dirigeant. Mais dès que les choses se gâtent, les chefs d’hier essayent par tous les moyens de se soustraire à leur responsabilité et cherchent à la faire endosser à telle ou telle personne ou tel ou tel «groupe de personnes». Mais est-ce vraiment le meilleur moyen d’agir ?

Nidaa Tounes est un rêve que nous avons rêvé en 2012. Il est passé du stade du rêve à celui de la réalité grâce à l’engagement d’un bon nombre de Tunisiens partisans et sympathisants. Aujourd’hui les sympathisants sont déçus et ils ont raison, mais est-ce normal que les partisans désertent? Pour ma part je ne le pense pas.

Tout le monde s’accorde à dire qu’une fois les élections gagnées, le parti est entré dans une hibernation. En effet, plusieurs parties du puzzle se sont vues attribuer les postes à l’assemblée, au gouvernement et à la présidence de la république… Et tout ce beau monde, absorbé par les impératifs du poste pour les uns, indifférents au sort du parti pour d’autres, a oublié que l’essence de sa nouvelle mission réside dans le parti qu’il a délaissé.

En effet, je vois mal un ministre travaillant pour la réalisation du programme électoral d’un parti évoluer en solitaire ; je vois mal un député élu pour l’élaboration d’une assise législative pour l’accompagnement du même programme travailler en complète scission avec le parti qui l’a porté à l’Assemblée.

Mais quand je dis que plusieurs parties du puzzle ont d’autres missions cela ne doit pas nous faire oublier qu’encore une partie beaucoup plus grande des pièces de ce puzzle sont encore disponibles. Et c’est peut-être même les pièces maitresses car les militants hors caméras, les militants dans les régions, les militants artisans du succès sont toujours là et n’ont qu’un espoir c’est de repêcher leur parti de ce marasme.

Quand le bureau politique a été formé, en mars 2015, et quand, suite aux élections et au lieu d’une parité hommes/femmes c’est une majorité pour les femmes qui s’est dégagée, je m’étais sentie rassurée suite à un premier trimestre 2015 où nous sentions la flamme de Nidaa vaciller. Mais encore une fois, les égos démesurés des uns ont bloqué toutes les initiatives de relance et les ambitions bien que légitimes ont précipité d’autres dans une guerre où ils en sont sortis perdants.

Pour cette raison je pense qu’une solution peut être trouvée si on s’accorde à dire que les personnes qui ont mené la danse jusque-là et qui sont toujours membres de Nidaa et tiennent à le rester et à voir leur parti briller de nouveau… ces personnes devraient laisser faire les autres figures qui ont travaillé pour la réussite du parti sans être au-devant de la scène.

La mission première de cette nouvelle équipe est de tracer un programme non des moins faciles basé essentiellement sur trois points :

– la restructuration du parti sur tout le territoire sans exclusion aucune en préparation d’un congrès électif dans les délais les plus brefs;

– la création d’une structure de suivi et de soutien des travaux du gouvernement et ceux de la présidence;

– la mise en place d’une entité de suivi, de coordination et d’assistance au bloc parlementaire.

Dans une recherche d’efficacité et de transparence :

– les membres de cette équipe ne devraient pas dépasser le nombre de 10;

– ils ne devraient avoir aucune fonction dans le gouvernement, la présidence ou le parlement;

– et devraient s’engager à ne pas participer aux élections lors du prochain congrès.

J’ajouterais un élément très subjectif aux critères de choix de cette équipe et dirais qu’elle devrait être formée exclusivement ou le cas échéant d’une majorité significative de femmes.

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