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Ben Romdhane – UGTT : Le test de la réforme de la retraite

Hussein-Abassi-Mahmoud-Ben-Romdhane

La guerre que se livrent la centrale syndicale et le ministre des Affaires sociales sur la réforme des retraite risque d’affecter davantage le climat social.

Par Salah El Gharbi

Le projet de loi relatif à la réforme du régime de retraite, déposé par le gouvernement depuis le mois de juillet, et qui est désormais à l’étude, entre les mains des députés, est l’objet de discorde entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le ministre des Affaires sociales Mahmoud Ben Romdhane.

Si la centrale syndicale dénonce le «revirement du gouvernement» qui compterait «relever l’âge de départ à la retraite à 62 ans», le ministre, de son côté, se défend d’avoir touché au projet initial préparé par son prédécesseur – selon lequel le départ à la retraite reste facultatif jusqu’à l’âge de 65 ans.

Pour M. Ben Romdhane, la situation des comptes de la Caisse nationale de retraite et de prévention sociale (CNRPS), où sont affiliés les salariés du secteur public est catastrophique et requiert des solutions. Selon lui, le déficit de cette caisse atteindra même les 4.235 millions de dinars (MD) entre 2016 et 2020, chiffres que contestent les «experts» de l’UGTT.

Cette crise survient à un moment où la relation entre le syndicat et le gouvernement n’est pas au beau fixe. Il semblerait que, et malgré les efforts que l’actuel ministre des Affaires sociales déploie pour amadouer les maîtres de la place Mohamed Ali, ces derniers dissimulent mal leur dépit suite au départ de son prédécesseur, Ahmed Ammar Youmbai, qui était proche de l’UGTT et plus attentif à ses doléances. Peine perdue, car, pour eux, Ben Romadhane, un ex-communiste, converti au «libéralisme social», donc, un «apostat», ne serait pas crédible.

Désormais, la méfiance règne et elle risque de compromettre une «paix sociale» déjà précaire. Alors, les délibérations au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et les discussions informelles en dehors sauront-elles aider à surmonter cet écueil pour que la confiance s’instaure entre le ministre et une Centrale syndicale, très attentive à la pression de ses cadres, mais aussi sensible à l’évolution du rapport des forces politiques dans le pays ?

 

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