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Pr. Boubaker Zakhama, le parrain des cardiologues tunisiens

Hommage au professeur Boubaker Zakhama, homme de cœur sans être cardiologue, qui soutient ses collègues dans les situations difficiles.

Par Dr Mounir Hanablia *

Le professeur Boubaker Zakhama, le grand pneumologue, est un monument de la profession médicale tunisienne qui n’a cessé d’œuvrer pour le triomphe de la médecine libérale dans notre pays et, Dieu sait, avec l’énergie qui est la sienne, combien il a réussi brillamment; il a accompli l’exploit de créer en l’espace de dix ans deux immenses et belles cliniques qui comptent parmi les fleurons de la médecine du pays : la Clinique Les Berges du Lac et la Clinique Carthagène, deux réussites absolument extraordinaires qui ont accueilli de nombreux patients et rendu un grand service à nombre de malades en particulier dans le domaine de la cardiologie interventionnelle et de la chirurgie cardiaque où elle sont devenues des références nationales et internationales puisque de nombreux Libyens et Algériens s’y sont fait soigner.

Les stents périmés ? Une simple erreur technique

Par ailleurs, en matière de gestion financière la Clinique Les Berges du Lac a longtemps constitué un exemple de rigueur de gestion pour tous les autres établissements puisque des audits financiers réguliers pratiqués à la demande de tous les grands actionnaires pouvaient à tout moment apporter des renseignements sûrs sur la situation financière de l’établissement. Et mis à part cela, le professeur Zakhama a toujours fait preuve de grandes qualités humaines en n’hésitant pas à soutenir ses collègues dans les situations difficiles quelles que soient les raisons et il faut dire que récemment, à la clinique Carthagène, il l’a encore prouvé en accueillant dans son établissement les cardiologues condamnés par le conseil de discipline de l’Ordre des Médecins pour des manquements graves à l’éthique professionnelle dans l’affaire des stents périmés, au sein de son unité de cathétérisme, malgré l’interdiction d’activité les frappant, tout en leur confiant la responsabilité des gardes des urgences.

Il faut rappeler, à cet égard, que le professeur Zakhama a été le seul Dirigeant des établissements privés à affirmer publiquement à la télévision que l’utilisation des stents périmés avait été une simple erreur technique et non pas un acte volontaire, mais il faut croire qu’il n’a pas été entendu; et il faut aussi dire que ces cardiologues là le lui rendent bien, eux qui, en dépit de tous les malheurs qui les ont frappés, continuent de bénéficier de la confiance intangible de leurs collègues dans toute la Tunisie, au point de se voir confier leurs patients en toute sécurité afin de leur administrer les soins que leurs états nécessitent avec la plus grande diligence et l’efficacité la plus attentionnée.

Symbiose totale entre médecins et cliniques privées

Et il s’agit vraiment là d’un exemple rare et concret de collaboration entre les médecins et les structures dans lesquelles ils exercent, et cette symbiose est à ce point totale que les médecins dans l’adversité ont oublié tous les différents qui les opposaient, et Dieu sait s’il y en avait.

Tous ensemble et unis conformément à l’article 49 du code de déontologie, ils n’hésitent pas à utiliser dans le cathétérisme le matériel à leur disposition même lorsque des problèmes techniques en rendent l’usage hasardeux, le dévouement de ces médecins pour soigner dans ces conditions difficiles la rentabilité de l’établissement où ils exercent est d’autant plus remarquables qu’aucun contrat ne les y lie; c’est que l’entretien d’une table de cathétérisme coûte très cher et l’établissement ne pourrait se permettre même avec une qualité d’image défectueuse dans le cathétérisme, un arrêt prolongé de l’activité pour effectuer les réparations nécessaires, et attendre l’arrivée des ingénieurs venus d’Atlanta diagnostiquer l’origine de la panne, tant bien même les pièces de rechange seraient déjà à disposition.

Il faut reconnaître que la qualité des soins a toujours été une des plus grandes préoccupations du professeur Boubaker Zakhama, et tout le monde s’accorde à reconnaître l’excellence de l’initiative dont il a été l’auteur en faisant placarder sur les murs de l’établissement un appel aux cadres para médicaux les invitant à rapporter toute anomalie dont ils seraient les témoins et leur promettant pour ce faire, l’impunité la plus totale, sauf si bien évidemment il se fût agi d’un grave manquement aux obligations professionnelles; c’est que la direction a compris que sans la collaboration de tous, l’amélioration de la qualité des soins au sein de la clinique demeurerait un vain mot.

Hommage donc au professeur Boubaker Zakhama, cet homme de cœur sans être cardiologue, ce meneur d’hommes de la Clinique Carthagène, fils de la Carthage punique.

* Cardiologue, Gammarth, La Marsa.

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