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Briki dénonce le laxisme de Chahed face à la corruption

Abid Briki dénonce, entre autres, des recrutements dans la fonction publique sur instructions du président de la république. 

L’ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance a donné une conférence de presse, vendredi 3 mars 2017 , à Tunis, au cours de laquelle il est revenu sur les raisons qui, selon lui, ont créé un différend entre lui et le chef du gouvernement Youssef Chahed et précipité son limogeage.

Parmi les sujets évoqués, les demandes de recrutement de cadres dans la fonction publique présentées comme étant des directives émanant du président de la république. «Informé de ces demandes, le président a nié avoir donné des instructions à ce sujet. Cependant, aucune enquête n’a été menée», a indiqué M. Briki, qui a ajouté avoir aussi découvert plusieurs dossiers de corruption.

«Une personnalité tunisienne a reçu un montant de 25 millions de dinars (MDT) en provenance d’un pays étranger. Cette affaire a été portée à la connaissance du chef du gouvernement mais la personne concernée n’a  jamais été interrogée à sujet de la provenance et de la destination de cette argent. Pis encore, le gouvernement n’a pas eu recours à la levée du secret bancaire, ce qui aurait permis de prouver l’accusation», a-t-il déploré.

D’autre part, l’ex-ministre a déclaré avoir découvert un réseau de trafic de corail en provenance de l’Algérie, qui était réexporté via des ports tunisiens. Il a déclaré avoir dénoncé l’un des contrebandiers au chef du gouvernement, qui n’a rien fait pour mettre fin à ce trafic.

Abid Briki a également évoqué le problème des «barons du secteur de la friperie», en indiquant que ces derniers tirent profit des exonérations fiscales, réexportent une partie des produits importées et ne payent pas les droits de douane

«J’ai remis au chef du gouvernement une liste des commerçants qui n’ont pas honoré leurs devoirs fiscaux, mais aucune enquête n’a été menée», a encore dénoncé M. Briki, qui a cherché visiblement, à travers ces révélations, à se venger (et c’est le cas de le dire) du chef du gouvernement Youssef Chahed, qui l’a limogé samedi dernier.

Il aurait sans doute été plus crédible s’il avait fait ces révélations avant d’être démis de ses fonctions. Et s’il avait remis les dossiers de corruption ainsi découverts au président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLCC).

Yüsra Nemlaghi

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