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Des amnistiés de 2011 manifestent devant l’IVD

Un groupe de bénéficiaires de l’amnistie générale accordée en Tunisie en 2011 ont observé, jeudi 27 avril 2017, un rassemblement devant le siège de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).

Les manifestants, qui réclament des dédommagements, protestent contre le blocage, depuis 2014, du dossier des amnistiés.

Il est à rappeler qu’après la chute du régime de Ben Ali, le gouvernement de Mohamed Ghannouchi a décrété, le 20 janvier 2011, la «loi d’amnistie générale», qui est entrée en vigueur le 19 février de la même année.

Cette loi permet à tous ceux qui ont été emprisonnés à cause de leurs activités politiques ou syndicales d’être libérés et de voir les verdicts prononcées à leur encontre effacés de leurs casiers judiciaires et leurs droits civiques et politiques rétablis.

L’article 2 de cette loi stipule ainsi que «tous ceux qui seront concernés par l’amnistie conformément à ce décret-loi auront droit à la réintégration de leur emploi et à la demande de réparation.»

À partir de 2012, certains anciens prisonniers politiques amnistiés ont commencé à protester contre ce qu’ils ont qualifié d’«oubli» et de «marginalisation» de la part des pouvoirs de l’époque conduits, rappelons-le, par le parti islamiste Ennahdha. C’est la Commission des blessés et des martyrs de la révolution et de l’amnistie, créée au sein de l’Assemblée nationale constituante (ANC) après les élections d’octobre 2011 et présidée par la députée nahdhaoui Yamina Zoghlami, qui a été chargée de ce dossier avec comme objectif la réintégration dans la vie professionnelle et la réhabilitation matérielle et morale des concernés. Pour cela, une loi «exceptionnelle» devait être promulguée, qui a été adoptée par l’ANC, le 15 juin 2012, et ratifiée une semaine après par le président provisoire de la république Moncef Marzouki.

Une opération de grande envergure a alors été mise en route par les dirigeants du parti islamiste Ennahdha pour placer leurs proches dans la fonction publique et occuper les différents rouages de l’Etat et de l’administration.

Cette opération, largement critiquée à l’époque et dénoncée par la société civile, parce qu’elle portait atteinte au principe de l’équité dans l’embauche réclamée par les jeunes et surtout parce que la réparation n’a pas bénéficié à tous les amnistiés, mais seulement aux copains et aux coquins.

Aujourd’hui, ce même dossier resurgit avec la réclamation des dédommagements matériels. Et cette fois, c’est à la présidente de l’IVD, Sihem Bensedrine, de donner une suite favorable à ces revendications, et ce en promettant un examen rapide du dossier et une adoption des revendications par l’instance.

Mme Bensedrine doit disposer d’une mine d’or qui lui permet de mener le grand train qu’elle mène et de promettre la distribution de l’argent à gauche et à droite. La réparation, elle, ça la connait. Elle en a largement profité sur le dos du contribuable tunisien.

Abderrazek Krimi

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