Rached Ghannouchi, chef du parti islamiste/Me Nizar Snoussi.
Malgré ses aveux, dans les affaires d’assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, Ameur, fils d’un membre dirigeant d’Ennahdha, a été laissé en liberté.
C’est du moins ce qui a été révélé par le député Mongi Rahoui, précisant que le suspect, Ameur B., est le fils d’un membre du bureau régional d’Ennahdha, dans la banlieue sud de Tunis.
Me Nizar Snoussi, membre du comité de défense de Chokrib Belaïd, a déclaré à Kapitalis que Ameur est un extrémiste religieux, qui a été impliqué dans l’explosion d’une voiture piégée devant le poste de police de la Goulette, en juillet 2013, et condamné à 3 ans de prison.
Depuis décembre 2016, l’homme circule librement, alors qu’il est impliqué dans l’affaire d’assassinat de Chokri Belaïd (6 février 2013) et celui de Mohamed Brahmi (25 juillet 2013).
«Ses aveux, qui ont été faits dans le cadre de l’enquête sur l’explosion de la voiture piégée à la Goulette, ont été enregistrés. Le juge du Bureau 13, a lu le dossier d’Ameur auprès du juge d’instruction, 9 fois. Mais il n’a jamais cru devoir convoquer le suspect, pis encore, il y’a un enregistrement de l’audition de Ameur qui a disparu dans les coulisses du tribunal» a indiqué Me Snoussi.
Suite à ces aveux, la garde nationale maritime a effectué une reconstitution des faits et transmis, également, son rapport à Béchir Akremi, qu’il n’a jamais jugé utile de l’intégrer dans les dossiers des affaires Belaid et Brahmi.
En juillet 2016, le comité de défense de Belaïd a porté plainte contre Béchir Akremi et le parti islamiste Ennahdha a cru devoir diffuser un communiqué de soutien à l’ancien juge d’instruction, qui a été curieusement promu procureur de la république, quelques jours après la plainte déposée par le comité de défense, a encore précisé Me Snoussi dans une déclaration à Kapitalis.
En décembre de la même année, Omar Mansour, alors ministre de la Justice, et le procureur général ordonnent l’ouverture d’une enquête sur les manquements de l’instruction reprochés au juge Akremi. Depuis aucune suite n’a été donnée…
Notons que le Parti des patriotes démocrates unifié (Watad), dont Belaïd était le secrétaire général, avant son assassinat par des extrémistes religieux, portera l’affaire devant Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont la 35e session se tient actuellement à Genève.
Yûsra Nemlaghi
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