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Ennahdha et Nidaa opposés à la normalisation avec la Syrie

Manifestation à Tunis pour la reprise des relations entre Tunis et Damas. 

La pétition appelant à rétablir les relations diplomatiques entre la Tunisie et la Syrie a été rejetée, mercredi 19 juillet 2017, par l’Assemblée.

En mars dernier, un groupe de parlementaires tunisiens s’était rendu en Syrie et rencontra le président Bachar Al-Assad. Au retour des députés, une pétition a été signée et présentée à l’Assemblée, en avril, par 4 présidents de blocs parlementaires (Al Horra, Union patriotique libre(UPL), Front populaire et Afek Tounes). Soumise, hier, au vote, 68 députés ont voté pour, 6 contre et 27 se sont abstenus. Or, il fallait au moins 109 voix pour la faire passer.

Les deux partis les plus représentés au parlement, Ennahdha et Nidaa, ont, à l’évidence, fait tomber ce projet de reprise des relations entre Tunis et Damas, rompues, en 2012, par l’ancien président provisoire de la république, Moncef Marzouki, et par le gouvernement de la «troïka», l’ex-coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha.

La Syrie était prête à renouer ses relations diplomatiques avec la Tunisie, à lui livrer les dossiers des terroristes arrêtés dans les camps syriens (dont 54 que la Tunisie n’a même pas voulu faire rapatrier) et à aider à enquêter sur les responsables des réseaux tunisiens d’envoi de jeunes pour le jihad en Syrie. Et ça, on l’a compris, n’arrange pas tout le monde, et surtout pas les islamistes, dont la responsabilité dans la mise en place de ces réseaux, en 2012 et 2013, est un secret de polichinelle…

Reste que la position de Nidaa pose problème: les députés de ce parti aujourd’hui en charpie ont-ils oublié que l’actuel président de la république, Béji Caïd Essebsi, avait promis, lors de sa campagne électorale, d’oeuvrer, une fois élu, à la reprise des relations avec la Syrie ? Ou la parole de leur fondateur et président d’honneur n’a-t-elle, aujourd’hui, à leurs yeux, aucun poids ?

Ce vote montre s’il en est encore besoin que Nidaa, porté au pouvoir pour son opposition à Ennahdha, est devenu aujourd’hui une succursale du parti islamiste. Le jour J, les électeurs s’en souviendront…

Y. N.

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