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Caid Essebsi n’écarte pas la fin de l’alliance avec Ennahdha

Le président de la république, Béji Caid Essebsi, est revenu sur le rôle joué par Ennahdha sur la scène politique et l’annonce prochaine du remaniement ministériel. 

Dans une interview accordée au journal en langue arabe « Essahafa », parue aujourd’hui, mercredi 6 septembre 2017, le chef de l’Etat a indiqué que les résultats des élections législatives de 2014 ont obligé Nidaa Tounes, vainqueur du scrutin, de s’allier avec Ennahdha, le parti islamiste présidé par Rached Ghannouchi, pour constituer un gouvernement.

«Nous nous sommes retrouvés dans une situation délicate. La seule solution que nous avons trouvée pour sortir la Tunisie de la crise est de nous allier avec Ennahdha, qui était prêt à former cette alliance», ajoutant : «Nous avons espéré aider à transformer Ennahdha en un parti civil, mais il semble que nous avons mal évalué la situation.»

A une question relative à la possibilité de rompre cette alliance, M. Caïd Essebsi a répondu qu’il ne le souhaite pas, laissant ainsi entendre que cette perspective n’est pas totalement écartée.

M. Caid Essebsi a, par ailleurs, indiqué que le remaniement ministériel annoncé sera un changement de dernière chance. «Ce remaniement nécessite des consultations avec les différentes partis politiques signataires de l’accord de Carthage qui doivent soutenir ce nouveau gouvernement», a précisé le président de la république, en appelant les partis politiques à mettre les intérêts supérieurs de la Tunisie au-dessus des intérêts corporatistes et partisans, dans ce qui ressemble à un message envoyé aux partis Nidaa et Ennahdha, qui cherchent à avoir leur part dans le gâteau du remaniement en vue.

Le chef de l’Etat est revenu, par ailleurs, sur ses propositions à propos de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme présentées lors de son discours au Palais de Carthage, le 13 août dernier, à l’occasion de la journée nationale de la femme. «La question de l’héritage relève de mes compétences, en tant que président de la république, conformément à la constitution. Le droit à l’égalité est d’ailleurs un droit humain», a souligné M. Caid Essebsi, ajoutant : «Je n’ai nullement besoin d’une fatwa (avis juridique émis par un spécialiste de la charia, Ndlr) pour mettre en oeuvre ces propositions».

E. B. A.

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