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Syndicalisme : L’UGTT, les enseignants et l’argent de la grève

Lassaad Yaacoubi et ses camarades auraient dû prévoir la ponction sur les salaires. 

Les dirigeants syndicaux s’opposent au prélèvement des jours de grève sur le salaire des enseignants. C’est pourtant dans l’ordre des choses, car si le gouvernement ne le fait pas, autant dire que toute la Tunisie se mettrait volontiers en grève et ce, sans aucun scrupule.

Par Wael Mejrissi

Le gouvernement n’en démord pas. Il est déterminé à faire payer aux enseignants leur grève qui a coûté presque deux semaines de cours aux élèves du secondaire. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la centrale syndicale, par la voix de son secrétaire général adjoint, a estimé cette décision injuste la qualifiant de vengeance.

La sanction de la fiche de paie

Un terme fort peu censé pour habiller une situation des plus ordinaires qui soit. Si la grève était tout à fait légitime de par le manque de moyens et de reconnaissance dont souffrent les enseignants, il n’en demeure pas moins que les jours non travaillés doivent, selon toute logique, être ponctionnés sur les fiches de paie à venir ou alors on ne comprend plus rien à la grève.

La grève est la cessation du travail qu’on accepte comme un sacrifice pour faire avancer une cause en laquelle on croit. Or, si faire grève protégeait d’une perte sur salaire, autant dire que toute la Tunisie se mettrait volontiers en grève et ce, sans aucun scrupule.

Faire grève sans perdre de l’argent serait pour le moins étrange et surtout vécu comme une injustice par la population qui lirait une telle situation comme un privilège. Or, le corps enseignant n’étant pas privilégié et loin de là, il doit donc se conformer à la loi et à son application. Le béaba pour une profession qui se veut exemplaire sous tous rapports et qui s’érige comme faisant partie de l’élite intellectuelle du pays.

Où est passé Lassaad Yaâcoubi ?

S’il y a des griefs à exprimer, ils doivent l’être à l’encontre de Lassaad Yaacoubi, le tonitruant secrétaire général du Syndicat de l’enseignement secondaire, qui a emmené dans son sillage toute une profession animée par l’espérance de voir le métier d’enseignant enfin valorisé. Une espérance vaine qui s’est heurté à un mur à la vitesse du son et dont la convalescence est partie pour durer.

D’ailleurs, M. Yaâcoubi est bien caché dans son terrier depuis la fin de la grève comme s’il avait compris le ressentiment immense de la corporation à son encontre. S’il y a une responsabilité à chercher, elle est du côté de ce personnage qui s’est voulu charismatique mais dont l’histoire a montré qu’il avait plus l’envergure d’un monstre en papier que d’un vrai leader.

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