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IFT : Lectures amoureuses sous les étoiles avec Youssef Seddik

Dans le cadre du programme culturel ramadanesque «Sous les étoiles», l’Institut français de Tunisie (IFT) a accueilli, dans la soirée du samedi 9 juin 2018, le philosophe tunisien Youssef Seddik qui a animé une rencontre littéraire autour de l’amour.

Par Fawz Ben Ali

«Dégustation philosophique avec Youssef Seddik», tel était présentée cette soirée qui a suivi une vingtaine d’autres tout au long du mois de ramadan avec des projections de films et des concerts de musique.

Pour ce rendez-vous philosophique, littéraire et musical, la cour de l’IFT était pleine à craquer, ce fut en effet de loin la soirée qui a drainé le plus de public depuis le début des soirées «Sous les étoiles».

À l’occasion de cette soirée inédite placée sous le signe du partage de l’amour de la lecture, Youssef Seddik nous a concocté une sélection d’extraits de romans et de poèmes arabes et français s’articulant autour du thème de l’amour, ce sujet qui a le plus fait couler d’encre depuis la nuit des temps.

Philosophie, littérature et musique. 

Accompagné de lecteurs et de musiciens, Youssef Seddik a choisi de commencer avec «un texte mythique», dit-il, extrait de ‘‘Banquet ou de l’amour’’ de Platon; pour ensuite passer à Gustave Flaubert, qu’il aime appeler «le véritable sculpteur des mots». Ce soir-là, il n’était pas question de la légendaire ‘‘Madame Bovary’’ ni de ‘‘L’éducation sentimentale’’, mais de ‘‘Salammbô’’, inspiré de l’histoire de Carthage, «puisque c’est un texte qui nous touche ici en Tunisie», explique le philosophe et islamologue qui est aussi un grand amoureux et connaisseur de littérature.

Paru en 1862, ‘‘Salammbô’’ a d’abord été le fruit d’un voyage que Flaubert avait fait à Carthage, en Tunisie en 1858 pour entamer des travaux de recherche au sujet de la guerre des mercenaires ayant opposé la ville de Carthage aux mercenaires barbares au IIIe siècle Av. J.-C. «C’est une œuvre où Flaubert montre que la sculpture des mots est la seule manière de faire l’amour avec l’univers», estime Youssef Seddik.

Ensuite, ce fut au tour de Proust qui rejoint Platon dans la question de la réminiscence et du temps qui passe, à travers son grand ouvrage ‘‘A la recherche du temps perdu’’ et particulièrement le 6e tome ‘‘Albertine disparue’’ d’où Youssef Seddik a tiré quelques passage, ce qui a déclenché un débat avec le public présent passionné de littérature qui s’est montré très interactif en apportant diverses réflexions et interprétations des textes proposés.

De Gustave Flaubert à Muzaffar Al Nawab.

Après le roman, on a voyagé dans la sphère de la poésie d’abord avec «le grand maître de la rime française» Paul Verlaine puis avec le poète irakien Muzaffar Al Nawab que notre philosophe avait connu personnellement au Liban où ils étaient tous les deux enfermés dans un appartement à Beyrouth lors des bombardements israéliens de la ville, l’occasion d’écouter en exclusivité des poèmes de jeunesse du poète irakien et dont quelques vers sont restés encore gravés dans la mémoire de Youssef Seddik qu’il a partagé avec beaucoup d’émotion avec le public présent.

La soirée a pris fin avec des poèmes de Rabia Al Adawiyya d’abord lus par Youssef Seddik puis interprété en musique par la chanteuse et musicienne Mariem Azizi.

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