Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi.
Le mouvement islamiste Ennahdha a estimé que la présidence de la république ne doit pas être impliquée dans des polémiques politiques «orchestrées par ceux qui font commerce du sang des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.»
Réagissant à la rencontre, hier, lundi 26 novembre 2018, entre le président de la république Béji Caïd Essebsi, et des membres du comité de défense de Belaid et Brahmi, assassinés en 2013 par des extrémistes religieux, le parti de Rached Ghannouchi a fait part de son étonnement, dans un communiqué publié hier soir, que la présidence de la république publie sur sa page Facebook une vidéo contenant des accusations mensongères faites par «certaines parties politiques dans l’intention de nuire à une autre partie et s’attaquer à des dirigeants nationaux, et ce à partir du Palais de Carthage, ce qui constitue un grave précédent, qui fait fi de la neutralité de cette institution officielle et du rôle constitutionnel de la présidence de la république, symbole de l’unité nationale et du prestige de l’Etat».
«Il est dangereux de mêler l’institution de la présidence de la république à cette affaire dans l’intention de porter atteinte à l’indépendance de la justice et de l’impliquer dans des conflits politiques», ajoute le communiqué.
Ennahdha appelle, par ailleurs, les partis à profiter de la fin de la crise politique, grâce au vote de confiance de l’Assemblée aux nouveaux membres du gouvernement Chahed, et à ne pas laisser certaines parties empoisonner à nouveau l’atmosphère, et ce pour servir leurs desseins politiques, par allusion au Front populaire.
Le parti islamiste a également réitéré sa volonté de préserver ses relations avec les différentes forces politiques ainsi qu’avec le président de la république, Béji Caïd Essebsi.
Rappelons que Me Ridha Raddaoui, membre du comité de défense des martyrs Belaïd et Brahmi, a révélé que Rached Ghannouchi a lâché Mustapha Khedher, le présumé chef de l’organisation secrète d’Ennahdha, condamné en 2014 à 8 ans de prison ferme, dans le but de protéger Abdelaziz Daghzni, un proche du chef islamiste, et Ridha Barouni, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, tous deux impliqués, selon lui, dans ces deux assassinats politiques.
E. B. A.
Un homme de l’ombre d’Ennahdha impliqué dans les affaires Belaid et Brahmi
Ennahdha a sacrifié Khedher pour protéger un proche de Ghannouchi
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